La participation des personnes accompagnées dans la formation des travailleurs sociaux : consolider la dimension relationnelle du travail social en cours de formation

Année : 2016

Thème : Forum Montréal

Type : Forum, GT, Carrefour

Auteur(s) :

LAMBERT Annie (Canada) – Annie.Lambert@usherbrooke.ca
MORIN Paul (Canada) – paul.morin@usherbrooke.ca
DELHAYE Pascaline (France) – pdelhaye@irtshdf.fr

Résumé :

Le congrès AIFRIS 2017 pose la question suivante : Comment les acteurs de l’intervention sociale peuvent-ils participer à la recomposition des solidarités ? Les animateurs du forum proposé déclineront cette mise en réflexion autour du domaine de la formation au travers d’expériences pédagogiques innovantes portant sur l’implication des personnes accompagnées dans l’appareil de formation en travail social. Le débat sera animé autour de la question : en quoi le fait d’impliquer des personnes accompagnées dans la formation en travail social favorise-t-il le phénomène de solidarité ?
En France, le Plan d’Action en faveur du Travail Social et du Développement Social issu des Etats Généraux du Travail Social porte en mesure 3 le fait de rendre obligatoire la participation des personnes accompagnées ou l’ayant été aux formations initiales et continues. C’est un nouvel enjeu dans les Etablissements de Formation du Travail Social, venant renforcer des modalités pédagogiques déjà existantes mais parcellaires et peu systématisées. La mise en œuvre de cette mesure nécessite de s’imprégner des objectifs qui sont visés : quel sens confère-t-on à cette pédagogie participative ?
Au Québec, la participation des personnes usagères représente une priorité pour l’École de travail social de l’Université de Sherbrooke qui a initié une série d’actions en ce sens, dont la mise en place d’un comité d’implication des personnes usagères et des proches. Les travaux de ce comité visent à développer des activités structurantes de participation des personnes au sein des formations de premier et deuxième cycles.
Ce forum sera co-animé par Paul Morin et Annie Lambert (Université de Sherbrooke) qui discuteront des travaux qu’ils mènent actuellement, et Pascaline Delhaye (IRTS Hauts-de-France), responsable du Pôle Recherche qui retracera l’expérimentation en cours au sein d’un IRTS.
Pour les personnes accompagnées, l’espace de formation peut constituer un espace public permettant de se sentir reconnu et valorisé dans ses ressources et capacités. Intervenir dans la formation est souvent synonyme de reconnaissance de compétences, notamment autour du savoir d’expérience, ce qui est un enjeu de taille pour les personnes accompagnées. Il s’agit ainsi de s’exprimer et d’être écouté, ce qui favorise une meilleure estime de soi.
Du côté des apprenants, cette pédagogie collaborative et collective favorise l’identification mutuelle et le développement d’un sentiment d’appartenance, ainsi qu’une autre façon d’appréhender les postures en jeu dans la relation d’accompagnement en créant une proximité et en réduisant la distance sociale.
Mais, au-delà de ces bénéfices, qu’est-il vraiment attendu des personnes accompagnées ? Une prise de parole à titre individuelle de type récit de vie ou témoignage ? Ou une parole collective au nom d’une représentation ? Qui seront les personnes accompagnées invitées à participer à l’acte de formation ? Par qui seront-ils repérés (les terrains professionnels, les écoles) et selon quels critères ? Comment seront-elles soutenues et accompagnées ? Comment prend forme cette participation ? Sur quels axes de formation ? A quel statut sont rattachées les personnes accompagnées à l’établissement de formation ? Qu’en attendent les établissements de formation, les apprenants, les personnes accompagnées elles-mêmes ? Les attentes convergent-elles ? Ou la mise en œuvre de cette mesure permet-elle d’une certaine façon de réels échanges autour de l’intervention sociale ?
Finalement, une question de fond se dégage : les apprenants et les travailleurs sociaux sont-ils prêts à partager le discours portant le savoir, et donc le pouvoir ? Sommes-nous prêts à reconnaître les savoirs incorporés, expérientiels au même titre que les autres savoirs et à entrer ainsi dans la co-construction des savoirs et permettre la recomposition des solidarités ?

Mots clés :

Acteurs, Participation, Intervention sociale et travail social, Usagers Personnes accompagnées

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