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La coopération terrains professionnels et organismes de formation : comment faire en sorte de créer une solidarité organique ?

Année : 2016

Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

MUEPU Tshiunza Deli (France) – deli.muepu@gmail.com
THOUVENOT Camille (France) – camillethouvenot@sfr.fr
SOULE Didier (France) – didier.soule960@orange.fr

Résumé :

Notre choix s'est porté sur l’une des dimensions du concept de solidarité, celle de la coopération entre praticiens et organismes de formation en travail social. Cela pour trois raisons.
1-La première est que notre travail ces deux dernières années portait sur la coopération : une étude sur ce que les tuteurs de travailleurs sociaux (tuteurs et maîtres d’apprentissage) pensent de la coopération avec les organismes de formation et comment ils la mettent en œuvre. Les résultats nous ont amenés à revisiter nos modalités de recherche et de coopération avec les tuteurs, et mettre en œuvre des modalités de recherche collaborative, qui peuvent s’inscrire dans l’axe 3 du congrès : comment s’enseignent et s’apprennent la coopération et la solidarité dans le cadre de la formation en milieu professionnel et quelle pédagogie ou quelle modalité de recherche-action utiliser pour faire en sorte que chaque acteur soit reconnu dans sa fonction et son positionnement et collabore à une pensée commune ? Comment faire pour que les relations pédagogiques soient davantage symétriques et réciproques (entre les tuteurs et entre les tuteurs et les formateurs) et ainsi comment faire en sorte que chacun ne soit plus « usager » ou consommateur de la formation (Jaeger 2014) mais un sujet à part entière qui construit avec les autres. Ceci part évidemment de l’hypothèse que c’est la forme qui forme
2-La deuxième raison vient de nos références théoriques : l’ouvrage d’E.Durkheim (De la division du travail, 1930), l’ouvrage collectif dirigé par S.Paugam (Repenser la solidarité, 2007) et celui d’A.Honneth (La lutte pour la reconnaissance, 2002). En effet si nous nous référons aux théories durkheimiennes de la solidarité, nous pouvons faire l’hypothèse que la coopération obligée ou voulue par le ministère des Affaires Sociales concernant les relations entre terrains professionnels et organismes de formation est un indicateur de la solidarité organique ; l’obligation de l’alternance fait en effet de la coopération un passage obligé pour les étudiants et les différents partenaires des formations sociales. De ce fait elle repose sur une division du travail…entre ceux qui font apprendre un métier et ceux qui en donnent les charpentes théoriques et les outils d’analyse. Selon E.Durkheim cette division du travail bien sûr née de l’évolution des sociétés modernes n’est pas un obstacle à la complémentarité, elle a pour conséquence de contribuer à créer une « solidarité organique » du fait de l’interdépendance, effet de la spécialisation de travail et de la nécessaire complémentarité entre les personnes « ; et même « au contraire elle renforce la complémentarité entre les hommes en les obligeant à coopérer ; chacun acquiert ainsi de son travail le sentiment d’être utile à l’ensemble » (Paugam, 2007). E.Durkheim voit donc bien la coopération comme une dimension essentielle de la solidarité et peut-être une solution possible de remédiation à l’épuisement dont parle A.Honneth(2006). Nous verrons au cours de notre développement que cette idée n’est pas si simple .
3-La troisième s'appuie sur les travaux d'Axel Honneth qui démontrent que cette solidarité est garantie par la question de la reconnaissance mutuelle. Pour lui, le terme de solidarité désigne une sorte de relation d’interaction et d’estime symétrique (Honneth, 2002). Notons par ailleurs que nous avons déjà travaillé la question de la reconnaissance dans une recherche sur la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE) et interrogé les candidats à la VAE sur leurs motivations et leur point de vue (Thouvenot et Muepu, 2008) et que cet objet ne nous est pas inconnu ni indifférent.
Notre communication rend compte des résultats de notre enquête sur la coopération auprès des tuteurs. Elle fait aussi état de nos recherches collaboratives.

Mots clés :

Partenariat, Co-construction, Apprentissage en alternance, Coopération; solidarité organique.

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