Pratiques novatrices d’intervention auprès de nouveaux immigrants au Québec (Canada).
Année : 2010
Thème : Explicitation d’une démarche fondée sur des récits de pratique.
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
MONTGOMERY Catherine (Canada) – montgomery.catherine@uqam.ca
RACINE Guylaine (Canada)
LABESCAT Gil (Canada) – gil.labescat@gmail.com
Résumé :
Au cœur de la diversité qui caractérise les sociétés occidentales contemporaines, la question de l’immigration au sein des pratiques d’intervention dans le domaine social trouve une place centrale. Dans ce contexte, les organismes d’aide aux personnes immigrantes constituent des lieux d’expérimentation privilégiés. Ceux-ci sont particulièrement propices au développement de nouvelles « façons de faire » : des pratiques d’intervention novatrices, soit « toute nouvelle approche, pratique ou intervention […] mis au point pour améliorer une situation ou solutionner un problème social » (Politique québécoise de la science et de l’innovation, 2001 : 11). Il demeure néanmoins que ces savoirs et pratiques sont souvent fragmentés par les conditions mêmes des milieux d’intervention : manque de ressources, clivages disciplinaires, absence de lieux ou de temps permettant de réfléchir à sa pratique.
Malgré ces contraintes, les intervenants continuent de développer des pratiques qui, loin d’être figées et standardisées, évoluent et s’enrichissent au contact direct des personnes immigrantes et de la multiplicité des problèmes rencontrés. De fait, le travail d’intervention auprès de nouveaux immigrants est souvent appris « sur le tas », en fonction de repères relevant d’un passé personnel, d’interactions du quotidien avec des collègues et des usagés du milieu d’intervention en lui-même (Roy & Montgomery, 2003; Racine, 2000). L’expertise acquise sur le terrain constitue donc une partie intégrante des savoirs implicites des intervenants et cette expertise se fonde plus souvent sur les expériences de vie des intervenants, plutôt que sur des connaissances professionnelles codifiées. Notamment, les intervenants identifient comme central à leurs pratiques le fait d’avoir eux-mêmes connu la migration, d’avoir un intérêt pour d’autres cultures, ainsi que le désir d’aider et l’expérience antérieure d’aide auprès de personnes en situation de vulnérabilité (Saillant et al., 2009).
Notre présentation découle d’une recherche-participative auprès d’intervenants sociaux œuvrant dans des organismes d’aide aux immigrants au Québec (Canada). L’objectif principal est de mettre en valeur des pratiques novatrices d’intervention auprès de nouveaux immigrants. Ce projet repose sur l’utilisation du récit de pratique comme mode spécifique de production de connaissances. Dans le cadre de notre présentation, nous discuterons d’études de cas de pratiques novatrices identifiées lors de cette recherche. Nous présenterons également notre évaluation de l’utilisation du récit de pratique en tant qu’outil permettant d’accéder aux « boîtes noires » que constituent les savoirs implicites mobilisés dans le développement de ces pratiques. De façon générale, on sait que l’intérêt principal de ce type de récit, fondé sur une démarche réflexive, est de rendre explicites ces savoirs. Mais est-ce bien toujours le cas ? À partir de notre expérience dans ce projet, nous présenterons nos réflexions sur la pertinence de cet outil, sur ses forces et ses limites.
Mots clés :
Bonne pratique, Interculturel, Savoirs
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