« Trois instituts de formation en travail social ensemble pour agir autour
de la participation, des actions collectives et du développement social »
Année : 2016
Thème : contribution à penser et agir sur les solidarités par des logiques collectives et participatives
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
DOITTEAU Nolwenn (France) – n.doitteau@ifts-asso.com
FRECHON FABIENNE (France) – ffrechon@irtsnormandiecaen.fr
Résumé :
Le projet présenté vise à affirmer le rôle que les établissements de formation en travail social doivent tenir dans les dynamiques collectives, en développant des approches plus et mieux ancrées dans les territoires. Fruit d’un processus engageant, il a permis de réinterroger les visions et les cultures de trois établissements (l’IFTS d’Echirolles, l’IRTS de Normandie Caen et l’ISSM Mulhouse) en matière de participation, d’action collective et de développement social. Le projet est né de la conviction partagée que nos établissements ont, plus que jamais, un rôle territorial à jouer pour contribuer à penser et agir sur les solidarités par des logiques collectives et participatives. Cela a supposé d’abord de croiser et confronter nos objectifs et pratiques pédagogiques, notre posture professionnelle d’accompagnement des acteurs sur les territoires respectifs, ainsi que les choix et ancrages théoriques qui sous-tendent nos partis pris méthodologiques. Le processus d’élaboration s’articule autour de trois axes qui ont contribué à la structuration et à la maturation du projet : sa philosophie ; les compétences à mobiliser pour mettre en œuvre la participation, l’action collective et le développement social ; l’offre de formation à proposer. Le travail autour de la philosophie nous a conduits à clarifier autant les termes que les approches, à préciser un vocabulaire et des notions qui sont tantôt instrumentalisés, galvaudés voire détournés de leur sens et de leur intention. Ce choix de définitions a été possible car mené de pair avec une réflexion sur une éthique partagée qui défend clairement le développement du pouvoir d’agir au service de l’émancipation individuelle et collective. Le « changement et le développement social » de la définition du travail social de Melbourne étant entendus pour nous comme des moyens au service de réelles « transformations sociales » telles que défendues par Paolo FREIRE. Le deuxième axe du projet a consisté à identifier les différents registres de compétences nécessaires pour permettre la participation, pour animer des actions collectives et pour soutenir des logiques de développement social. Nous avons opté pour un découpage en quatre catégories de compétences et savoirs à l’œuvre dans une pratique réflexive : théorique ; procédural ; pratique et expérientiel. Nous nous retrouvons autour de l’idée que la réflexivité constitue un ingrédient essentiel des logiques d’apprentissage : rien de tel que de « se voir agir » pour cesser d’ « être agi » et participer ainsi d’un processus de conscientisation qui constitue pour nous une étape essentielle dans le développement du pouvoir d’agir, vers l’émancipation. Le troisième axe du projet, celui de la formation continue qui fut aussi l’occasion de questionner la place que nos Instituts souhaitent défendre en tant qu’acteurs du territoire. Une place qui, selon les contextes et les territoires, peut être ici celle d’un acteur tiers qui permet l’élaboration critique ; là celle d’un acteur engagé pour défendre une certaine conception de l’intervention et de l’émancipation sociale ; ailleurs celle d’un allié accompagnant des collectivités locales. Nous avons fait le choix de mutualiser notre offre de formation, en proposant un module qui décline les trois dimensions du projet (participation, action collective, développement social), dans une logique de diversification, mais aussi pour rester cohérents avec les partis pris et l’histoire de nos établissements. La perspective de co-animation de ces modules nous semble correspondre aux principes que nous défendons et apparaît, en soi, innovante. Ce travail de mise en commun nous a permis de réinterroger nos propres pratiques de formation et de clarifier des présupposés, finalement peu questionnés, alors qu’ils sont au cœur du travail social. C’est donc à partir de ces modules de formation que nous proposons de transmettre autrement une culture de la solidarité, prenant appui sur ces trois dimensions essentielles.
Mots clés :
Solidarité, Démocratie locale, Action collective, développement sociale
participation
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