Créations de novelles solidarités en contexte d'insécurité: analyse d'un cas

Année : 2016

Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

PELLETIER Caroline (Canada) – caroline.pelletier2@usherbrooke.ca
Beaulieu Marie (Canada) – marie.beaulieu@usherbrooke.ca

Résumé :

Depuis le début des années 2000, la relation entre l’État et les organismes sans but lucratif (OBSL) amène l’État à considérer ces derniers comme des fournisseurs de services, ce qui rend plus difficile leur financement (Pelletier et Beaulieu, soumis), la possibilité d’analyser leurs pratiques et de les améliorer. Ce contexte impacte aussi sur leurs pratiques où le modèle de gestion fait augmenter la reddition de comptes et les procédures d’évaluation (Depelteau, Fortier et Hébert, 2013). Le financement des OSBL est de plus en plus difficile à obtenir alors que parallèlement se multiplient les défis relatifs au recrutement et à la rétention des bénévoles (Gouvernement du Québec, 2016). Comment les OBSL peuvent-ils répondre aux exigences de l’État tout en en maintenant un lien social d’engagement et de solidarité avec la communauté? Comment ces OSBL peuvent-ils répondre aux besoins de la communauté tout en tentant de maintenir à flots leur situation économique, leur personnel, leurs bénévoles et améliorer leurs pratiques?
Le but de cette présentation est de mettre en lumière l’importance des solidarités entre les OSBL, la population qu’ils desservent et le milieu de la recherche. L’exemple présenté concerne une recherche-action entre DIRA-Estrie, OSBL dédié à la lutte contre la maltraitance (MT) et l’intimidation (INT), et la Chaire de recherche sur la MT envers les personnes aînées. Le cadre théorique utilisé est celui du capital social, partant du postulat de Bourdieu (1980, cité dans Kamanzi, 2006) que « pour atteindre les buts poursuivis, les acteurs ne se servent pas seulement des moyens matériels et de leurs habiletés personnelles, mais également des relations sociales dont ils disposent dans leurs familles, leur communauté d’origine et toute autre organisation à laquelle ils appartiennent » (p.42). En 2014, l’OSBL a rencontré la titulaire de la Chaire de recherche afin de partager ses préoccupations concernant les services offerts aux aînés qui se reconnaissent comme étant des personnes maltraitées ou intimidées. Un des objectifs étaient de poser un regard critique sur les pratiques actuelles de sensibilisation et cerner les enjeux de lutte contre la MT et l'INT dans les différents milieux. Une demande de fonds a donc été pensée conjointement et co-écrite.

En utilisant son capital social, l’OSBL a développé une solidarité avec la Chaire de recherche initiant un réseau d’interconnaissance et d’inter-reconnaissance (Bourdieu, 1980) à l’intérieur d’une équipe de recherche. Cette solidarité a permis l’obtention d’une subvention du Ministère de la famille. Le projet de recherche-action entre ces 2 partenaires répondra à une partie des questionnements de l’État sur l’INT (Plan d’action concerté pour prévenir et contrer l’INT 2015-2018, qui n’est pas le résultat d’une demande de la communauté) envers les personnes aînées; répondra aux besoins de l’OSBL, soit de bonifier les pratiques en matière de lutte contre la MT et l’INT et répondra aux besoins de la Chaire de recherche au sens où cette dernière a comme mandat de développer des connaissances sur la MT et de l’INT. À travers ce projet, les solidarités entre l’OSBL et la communauté seront renforcies puisque les pratiques répondront aux besoins réels des aînés maltraités ou intimidés.
Le projet de recherche-action soumis a été financé. Les solidarités entre les partenaires et l’ajout du concept «INT » comme objet de recherche ont probablement joué un rôle notable dans son évaluation favorable. Répondre à des exigences de l’État par un projet de recherche peut permettre l’obtention d’une subvention procurant ainsi une sécurité financière pour un ou des intervenants, du temps et du financement pour évaluer et bonifier les pratiques. Au final, le projet vise à renforcer les solidarités avec les citoyens aînés en répondant mieux aux besoins qu’ils auront exprimés (et non pas des besoins mesurés par des outils dits objectifs).

Mots clés :

Solidarité, Lien social, Partenariat

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