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HASSAINI Lyazid (Belgique) – lhassaini@he2b.be

De nombreux témoignages évoquent l’art de la débrouillardise des personnes en situation de difficulté. De nombreuses initiatives autonomes ou accompagnées naissent, comme par exemple : les accorderies (12), les jardins partagés …etc. Cela montre la capacité créatrice et la volonté d’affranchissement des personnes en difficultés. Ces initiatives nous montrent comment et pourquoi la solidarité nécessaire à l’affranchissement des personnes s’exprime et s’organise naturellement par la construction d’un lien social d'engagement réciproque entre les personnes concernées et investies par le bien-être des autres.
De nombreux travailleurs sociaux évoquent les limites de l’efficacité de leur action, souvent liées à la complexité d’inscrire les personnes dans un vrai rapport à l’action.
Certains chercheurs et/ou auteurs, tels que Yann Le Bossé (3) , Bernard Vallerie (5), Claire Jouffray (2) pointent l’inefficacité ou l’inadéquation, voire les effets dommageables des pratiques sociales.

Nous postulons que ce lien social d'engagement réciproque entre les personnes concernées et investies par la relation d’aide est au cœur d’un processus solidaire dans nos pratiques sociales. Cela concerne tant le travailleur social que les personnes en difficultés.
L’efficacité des pratiques sociales concerne, « au premier chef », le monde de l’enseignement et de la formation : Une recherche action collaborative (RAC) menée avec les partenaires d’Educ–Europe (11), nous a permis de nous éclairer et de développer un accompagnement pédagogique soutenant l’exploration compréhensive de cette solidarité temporelle qui uni le temps nécessaire le travailleur social et la ou les personnes accompagnées
Cette RAC a favorisé la rencontre des professionnels et de leur(s) bénéficiaire(s), elle leur a permis de revenir sur l’accompagnement prodigué par le travailleur social et vécu par le bénéficiaire et de questionner l’expérience d’accompagnement vécue par chacun.
Les rapports changent !
Cette RAC, nous a montré que nous pouvons apprécier autrement la manière dont :
•Les acteurs interagissent et s’impliquent
•Les professionnels accompagnent leur public (la question de la posture)
•Nous pouvons prédisposer nos étudiants à cette aptitude professionnelle dans la formation initiale

Des témoignages vidéos et/ou écrits pourront étayer ce questionnement

L’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectivités (DPA-PC) modélisée par Yann Le Bossé (3 et 4) fut donc inscrite au centre de nos intérêts dans cette RAC et éprouvée lors de cette RAC. Nous prendrons le temps d’évoquer cette approche et les effets de sa perspective dans une manière de voir autrement les interactions solidaires entre l’accompagnant et l’accompagné et ses effets sur la pratique et la formation

Nous évoquerons également le module de formation développé dans cet esprit (exploitable en cours de cursus de formation de base ou en formation continuée)

En conclusion :
Oui, il semble que les nouvelles solidarités impliquent que nous pensions autrement nos pratiques sociales, elles questionnent nos pratiques habituelles et nous expriment parfois qu’il est plus simple pour les personnes de se passer des structures sociales dans leur volonté d’affranchissement.
Dans la formation initiale, notre postulat et l’approche centrée sur le DPA-PC semblent également être très soutenants et mobilisateurs pour les étudiants dans le développement de leur(s) compétence(s) et de leur « pouvoir » d’accompagnement de leur public de stage
Pour les travailleurs sociaux, le changement de paradigme dans la posture et l’accompagnement des personnes nourrissent vivement leurs pratiques professionnelles sans les dénaturer dans leur identité professionnelle.
L’alliance du pouvoir d’action réciproque de l’accompagné et de l’accompagnant décuplent le pouvoir d’agir des personnes en difficultés.

Méthodologie, Méthodologie, Méthodologie, Pratiques sociales capacité et pouvoir d’agir des personnes