FAVA NATALI Véronique (France) – vfnatali@gmail.com
HINTEA Dorina (France) – dhintea@hotmail.fr

La production des connaissances ne peut plus se passer d’une organisation rigoureuse sur des étagères virtuelles des données qui la constituent.
Big data, open data ou encore d’autres formes, plus modestes, de dématérialisation des savoirs et des connaissances, abondent sur l’espace Web.
Le développement des grands réservoirs des savoirs académiques, tels : ISIDORE, Google Scholar, HAL (Hyper Articles en Ligne), ABES (Agence Bibliographique de l’Enseignement Supérieur), …, structurent et rendent visibles de manière efficace les travaux scientifiques issus des champs disciplinaires bien identifiés et reconnus par l’organisation de l’activité de recherche.
Qu’en est –il de la mise en base des données des connaissances produites dans le travail social ?
Cette contribution fait le constat d’une faible visibilité et, plus particulièrement, d’une faible mise en synergie de toutes les données disponibles de la recherche « en », « sur » et « en lien » avec le travail social.
En France, le travail social n'étant pas une discipline universitaire, les thèses concernant ce domaine ne sont pas aisément identifiables dans la base de données de l'ABES. Loin encore du modèle d’un Consortium, pour répondre à ce besoin de constituer un corpus spécifique qui répertorie toutes les références bibliographiques des thèses francophones soutenues en France, le réseau documentaire en sciences et action sociales PRISME et le Centre de documentation sur la formation et le travail du Conservatoire National des Arts et métiers (CNAM) ont créé la base de données Thesis pour les acteurs du travail social et de l'intervention sociale.
Avec une ouverture de son portail en 2011, en 2016, Thesis, totalise 1745 références de thèses. Ce support de production collaborative, entre chercheurs et documentalistes, répond à deux objectifs principaux :
Recenser des recherches académiques qui relèvent du champ du travail social à partir des disciplines reconnues par le Conseil national des universités (CNU) et relevant des champs des sciences humaines, sociales, économiques et juridiques.
Permettre des analyses du corpus tant quantitativement que qualitativement afin de donner à voir, à un moment du temps, un état des sujets traités par la recherche française.
C’est cette démarche analytique qui nous intéresse ici car, une base de données n’est pas une fin en soi, elle ouvre des voix d’observation et d’action. En ce sens, « la base de données agit comme un opérateur d’organisation du travail scientifique » (Heaton L. & Millerand F., 2013).
Nous tentons de mettre en évidence quelques traits saillants de la recherche doctorale émergeants sur le thème des solidarités en faisant un focus sur le domaine « Lien social – Solidarité –Exclusion ». Nous appelons, ici, domaine la référence à la structuration de la documentation sociale, support d’indexation pour les ressources intégrées dans Thesis.
Les occurrences lexicales proches témoignent de plusieurs angles d’approche de cette même question sociétale constitutive du vivre ensemble. Elles questionnent les inégalités de toutes sortes qui peuvent toucher tout citoyen de manière ponctuelle ou plus pérenne. Nous verrons que les réponses institutionnelles des prises en change reposent à la fois sur des enjeux politiques et aussi sur des aspects socio-économiques.
L’analyse des 123 thèses du corpus Lien social – Solidarité - Exclusion donnent à voir globalement le traitement des mutations de la société dans ses nombreuses dimensions principalement sociétales, psychologiques et économiques à l'échelle de la France, mais aussi du monde. En témoigne les nombreux pays faisant l'objet de ces recherches afin, s'il en était besoin de montrer, que la diversité culturelle et ethnique enrichissent et éclairent aussi notre propre regard sur ces questions au cœur de la vie sociale et citoyenne.

Solidarité, Travail social international, Vivre ensemble, Base de données