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Le temps comme variable d’ajustement des solidarités en action.

Année : 2016

Thème : les temps de la solidarité

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

BOULLET JEAN YVES (France) – jyboullet@hotmail.fr

Résumé :

Le temps comme variable d’ajustement des solidarités en action.
Nous pouvons considérer que la solidarité est un ensemble d’actes, un principe d’action mais aussi un élément d’une structure culturelle. La solidarité en se mettant en œuvre, en s’exprimant signifie tout à la fois un modèle de l’être ensemble et un substrat de valeurs et de symboles porteurs de projets.
Etant tout à la fois objectif et mode d’action, il est nécessaire de l’aborder comme un objet sociologique complexe au sens de JL Le Moigne ou E. Morin. Cet « objet » est doté de propriétés singulières, il est « agi » et « agissant », il s’exprime dans ses parties qui contiennent le tout et dans le tout qui résultent des parties. Il est à la fois forme et mouvement, séquence et durée.
C’est sur cet aspect particulier du temps de la solidarité que nous allons concentrer notre propos en considérant celui-ci comme inscrit dans une boucle rétroactive entre représentation et mode d’action.
Notre présentation sera illustrée d’exemples issus de la pratique et de travaux de recherche menés par des étudiants en intervention sociale et de mise en perspective d’expériences réalisées sur plusieurs années.
Le temps est un contenu et un contenant, une ressource et une contrainte de l’action de solidarité. Il y a le temps des acteurs et le temps de l’action.
Si on considère que la solidarité est une action qui tend à renouer des liens entre des individus qui ne possèdent pas ou ne possèdent plus les ressources pour être inscrit dans l’ordre du monde, on peut faire l’hypothèse que la variable temps influe sur cette solidarité.
Nous proposons de mettre en perspective à partir d’observation de terrain, un ensemble de situations où le temps peut être un facteur de réussite, ou d’échec, dans la mise en place d’actions de solidarité, que celles-ci soient portées par les professionnels ou les populations elles-mêmes.
Ainsi nous constaterons qu’au-delà des conditions économiques, des réseaux sociaux, de l’accès à la culture, le temps en tant que rythme est un facteur nécessaire à prendre en compte et à intégrer dans l’action solidaire. Le rythme est une pulsation, de l’ordre social qui scande et donne le tempo de l’intégration ou de l’exclusion.
Ce battement peut-être différent dans les territoires sociaux urbain, péri-urbain ou ruraux et qu’il y a peut-être à formuler des hypothèses pour comprendre la juxtaposition de la différence des temps sociaux vécus par les populations. Parmi celles-ci, il y a peut-être la nécessité de construire des « sas » ou des « territoires de convalescence sociale » pour passer d’un espace-temps à un autre.
Mais au-delà de l’espace où le temps s’exprime, il y a sa syntaxe propre, sa grammaire dans l’action où les successions de moments forts et de moments faibles, de saccades ou encore de bégaiements et de répétions témoignent de l’expression d’un rapport au monde pour les citoyens, les usagers ou les professionnels de la solidarité.

Mots clés :

Solidarité, Zone urbaine, Recherche-action, Temps

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