Cohésion des opérateurs en intervention sociale en RDC : Mythe ou réalité ?

Année : 2016

Thème : Interpellation des opérateurs sociaux dans le cadre d’une action sociale

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

MUKAU EBWEL Joachim (RD Congo) – jmukau@hotmail.com
MUANDA MUTALA CLEMENT (RD Congo) – muandaolivier@gmail.com
MUKWAYIM OSEE (RD Congo) – oseemukwayim@gmail.com

Résumé :

Introduction
Cette recherche a porté sur l’importance du travail en réseau en terme de plaidoyé avec les acteurs sociaux. En effet, le travail social en RDC est réalisé, dans certaines cas par un personnel non qualifié, en majorité des salariés travaillant auprès des personnes se trouvant en diverses situations de vulnérabilité (déficience intellectuelle, sensorielle, motrice, trouble du spectre de l’autisme, etc.), ceux se trouvant en situation d’isolement social, les bandes des jeunes délinquants, etc.
Ces acteurs travaillent chacun enfermé dans sa coquille tout en reconnaissant l’existence d’autres dans le domaine sans cohésion.
Questions de recherche de recherche
La question est de savoir si la synergie et la synchronisation des pratiques entre acteurs est-elle possible malgré les différences des tendances doctrinales et d’approches? Est-ce pas un mythe à y croire au regard des obstacles devant lesquels ils sont confrontés? Les différentes corporations existantes jouent-elles réellement le rôle de synergie des partiques?
Hypothèse de recherche
La synchronisation des pratiques et la synergie entre acteurs en intervention sociale seraient difficiles à obtenir. Les obstacles structurels seraient à la base du manque de cohesion sociale entre acteurs.
Méthodologie de la recherche
Nous avons interrogé 223 intervenants sociaux (psychologues, psychopédagogues, sociologues et médecins). Leurs réactions ont été regroupées en trois groupes d’obstacles sur base des variables d’âge, sexe, ancienneté, religion et niveau d’étude.
Résultats
L’absence d’un cadre codifié et reglementé de la profession d’intervenant social, le changement de mentalité, les facteurs socioculturels et socioéconomques et les facteurs liés aux problèmes structurels, de formation initiale et du renforcement des capacities sont des obstacles relevés par les sujets interrogés. Les acteurs sociaux conviennent à dire que la réponse à la cohésion sociale passe par la confrontation du référenciel des compétences avec ces obstacles. Sinon, ce serait un mythe de croire à une cohésion véritablement sociale.
Obstacles au développement des pratiques en intervention sociale
(1)Absence d’un cadre codifié et reglementé de la profession d’intervenant social : (identifié par 82,34% de sujets interrogés)
Pour favoriser l’épanouissement des activités des opérateurs sociaux, la définition d’un cadre professionnel reglementé seraient un atout. C’est ce qui permettrait de définir le référentiel des compétences, le contenu des activités à realiser, la couverture administrative par type du handicap.
(2)Obstacles culturels aux interventions sociales (identifié par 98,21% de sujets interrogés)
Dans un contexte social où les obstacles à la création des liens sociaux se multiplient à cause de la recherche de la survie, la création d’un espace disponible pour socialiser les acteurs devient un enjeu important.
L’égoïsme, le tribalisme, le népotisme, l’activation de l’instinct de survie deviennent des facteurs importants qui interfèrent de manière significative avec l’action sociale. Certaines structures fonctionnent et pivotent sur l’instinct de survie, l’opportunisme de l’initiateur en étouffant les bonnes intentions à rechercher les ressources compétentes.

(3)Obstacles liés aux problèmes structurels et de formation initiale: (identifiés par 73, 01% de sujets interrogés)
Le service social, au même titre que les autres professions s’exerce dans un cadre exclusivement déterminé par les politiques publiques. Aussi, la profession d’opérateur social et ses évolutions sont-elles à considérer au regard des orientations prises par les décideurs politiques. Ces décisions se refèrent entre autre sur la nécessité d’une formation initiale/qualification autorisant l’exercice d’une activité en intervention sociale.
En effet, cette recherche a bien retracé l’écart entre les intentions des autorités politiques à organiser le service d’action médico-psycho-sociale et la réalité sur terrain.

Mots clés :

Secteur social, Solidarité de proximité, Solidarité, Cohésion sociale

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