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D’une Solidarité interministérielle à une solidarité de la « bonne gouvernance »

Année : 2016

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

BOUKADIDA LILIA (Tunisie) – liliaboukadidda@yahoo.fr

Résumé :

Dès l'indépendance, la solidarité fut utilisée comme un des nombreux moyens de la propagande des régimes politiques tunisiens. Elle a été employée pour garantir une reconnaissance et une certaine soumission. De ce fait, les gouverneurs et les délégués, sous l'autorité de ministère de l’intérieur, ont présidé des commissions régionales et locales de plusieurs programmes du ministère des affaires sociales :
•Programme national d’aides aux familles nécessiteuses.
•Cartes de soins gratuits.
•Cartes de soins à tarifs réduits.
Les délégués ont été, aussi, les présidents des commissions locales de la solidarité sociale, responsables de la distribution des aides pendant la rentrée scolaire, les fêtes religieuses, … cantonnant ainsi le travailleur social a un rôle de second plan.
De plus, le programme de développement local qui comprend l’amélioration du logement et le financement des petits projets, est un programme du ministère de ’intérieur.
De fait, il y avait une confusion des rôles et des taches et l’ambiance de travail pouvait devenir exécrable et conflictuelle entre les travailleurs sociaux et les délégués.
Malgré les changements apportés par la révolution tunisienne à la composition de ces commissions, la solidarité oscille toujours entre le ministère des affaires sociales et le ministère de l’intérieur. Elle est en situation d’interministérielle.
A côté de cette ambiguïté conceptuelle et structurelle, des problèmes majeurs dans notre société ne cessent d’augmenter et d’émerger tels que : pauvreté, chômage, tourisme en forte baisse, régions défavorisées et marginalisées, désespoir des jeunes, migration clandestine, suicide, … De plus, les attentats perpétrés à l’Étranger par des Tunisiens ont entamé la réputation du pays.
Le service social doit intervenir en adoptant de nouvelles stratégies et en fusionnant l’approche individuelle et communautaire pour réaliser le développement local.
Dans cette analyse réflexive, on s'appuie sur la littérature institutionnelle (décret, institution, rapport administratif,...) et les fondements théoriques. En me basant aussi, sur ma propre expérience sur le terrain en tant que travailleur social conseiller et chef d’une unité locale de la promotion sociale, de ma participation au colloque international « régionalisation et gouvernance » et en tant que membre de la délégation spéciale (remplaçant le conseil municipal) de la commune de « Sidi Bou Ali » Sousse, pour proposer d’adopter une stratégie d’intervention « la bonne gouvernance ».
La Tunisie a lancé le projet de « généralisation des municipalités », fondé sur la logique de gouvernance en remplaçant la logique gouvernement et basé sur plusieurs principes : la transparence, la participation, la décentralisation, l'autonomie financière, la particularité territoriale …
Dans ce travail, nous allons essayer d'adapter cette stratégie en matière de solidarité, et envisager les étapes d’un processus d’intervention global en reformulant les principes sus-indiqués.
Notre article se doit de démontrer dans quelle mesure cette « approche » permettra de réaliser une « bonne » solidarité multidimensionnelle.
La pratique de cette « approche » en service social, est désormais liée à la volonté politique mais aussi à la détermination des travailleurs sociaux qui doivent assurer la réalisation de plusieurs objectifs notamment :
- La solidarité ne sera plus limitée à un service dans les divisions de la promotion sociale du ministère des affaires sociales mais elle sera considérée comme modèle de développement local.
- Participer à promouvoir le service social en Tunisie.
- Développer des partenariats avec les autres administrations et institutions.
- Éviter toute confusion des rôles et des responsabilités en matière de solidarité.
- Renforcer les capacités des travailleurs sociaux.
- Optimiser les programmes du ministère des affaires sociales par une flexibilité qui prend en compte les caractéristiques de la régionalisation.

Mots clés :

Action communautaire, Approche globale, Décentralisation

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