Difficultés d’insertion des mères célibataires en Tunisie et intervention sociale
Année : 2010
Thème : Population marginalisée et développement durable
Étude de cas : Difficultés d’insertion des mères célibataires en Tunisie et intervention sociale
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
BEN HMIDA Moez (Tunisie) – mbhconseil2000@yahoo.fr
Résumé :
Depuis quelques temps, on entend parler de plus en plus du problème des enfants nés hors mariage et des mères célibataires en Tunisie. Les chiffres qui présentent ce problème sont devenus très alarmants ce qui nous fait face à un danger social pour lequel il faut intervenir. Des données statistiques des naissances hors mariage mentionnent en moyenne annuelle 1068 naissances hors mariage entre 1999 et 2002, avec un taux d’abandon d’enfants de 78% de la totalité des naissances pendant la même période (c’est à dire 833 cas d’enfants abandonnés).
En 2009 le nombre des enfants naturels nés hors-cadre du mariage légal suite à un viol, inceste ou une relation sexuelle non contrôlée s’est élevé à 1660 cas, selon les chiffres de l’Institut National de Statistique dans un pays comme la Tunisie qui est classé au 7e rang parmi 135 pays dans le domaine des indices du développement humain, pour l'année 2010. (Le rapport sur le développement humain pour l'année 2010.
La situation sociale des mères célibataires touche une population jeune (âge moyen de 21 à 23 ans), d’un niveau socioéconomique défavorisé, d’une expérience de vie plutôt limitée, d’un niveau scolaire réduit, d’un faible encadrement familial et d’aptitudes socioprofessionnelles très limitées. Tous ces facteurs personnels et socioéconomiques déstabilisent l’équilibre du vécu psychologique et social de la mère, qui se trouve la plupart du temps rejetée par sa famille et son entourage. En plus, le père de l’enfant n’est jamais mis en cause en tant que partenaire responsable, il prend souvent la position du déni. Son entourage social l’appréhende comme un inconnu ou à la limite, c’est celui qui assume une légère responsabilité.
Cette situation complexe et contradictoire de ce profil des femmes tunisiennes pèse lourdement sur la politique de l’état qui milite pour l’égalité des chances entre les hommes et les femmes ce qui constitue un axe fondamental du projet sociétal de la Tunisie, mais aussi sur la psychologie et le vécu social de la mère célibataire et son enfant, qui ne peuvent pas faire face aux problèmes de rejet par sa famille, son entourage social, à la fuite du père de l’enfant, et à l’absence d’un emploi ou d’un revenu. Une situation qui va accélérer sa marginalisation et son exclusion sociale, en se référant aux problèmes d’existence et de satisfaction de besoins vitaux, de statut, de positionnement social, et aussi les problèmes de réintégration et de réalisation de soi qui vont à l’encontre des droits de l’homme et de développement humain.
Le soutien et l’assistance des mères célibataires pour réussir la réintégration sociale est un devoir commun, mais qui touche en particulier sa famille, son entourage social et surtout les institutions juridiques et d’intervention sociale de première ligne. Pour cela nous vous proposons les résultats d’une étude qualitative qui a touché une vingtaine de mères célibataires pour débattre les problématiques en relation avec :
-Les problèmes d’exclusion et de stigmatisation sociale
-Les difficultés d’insertion familiale et professionnelle
-Le rôle de l’intervention sociale
-Les stratégies personnelles d’adaptation sociale
Mots clés :
Intégration, Développement durable, Femmes, Stigmatisation
Exclusion
marginalisation
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