Enfants Migrants subsahariens au Maroc : action de solidarité pour faciliter leur intégration

Année : 2017

Thème : Analyse d'expérience issue d'un service relevant de Caritas-Maroc

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

CHNAFA Fayçal (Maroc) – f.chnafa@gmail.com
AMARÉ Sandrine (France) – s.amare@ccaura.fr

Résumé :


Enfants Migrants subsahariens au Maroc : action de solidarité pour faciliter leur intégration



Si l’immigration est depuis longtemps un sujet de préoccupation pour le Maroc, il devient particulièrement sensible et omniprésent dans le discours des citoyens et la réalité́ politique à la fin des années 90.
Le Maroc voit sa population migrante se sédentariser et croître, malgré les renforts déployés aux frontières pour limiter le transit d’une population subsaharienne qui tente le passage entre son pays d’origine et l’Europe, ne pouvant pas avoir une vie digne dans son pays. En 2016, le ministère de l’Intérieur, évoquait le chiffre de 35.000 migrants clandestins parmi lesquels 27.000 ont effectué une demande de régularisation.

Ainsi, le Maroc se confronte-t-il à une nouvelle situation, un phénomène migratoire qui s’intensifie sans être doté de dispositif pour prendre en charge cette population.
C’est dans ce contexte qu’émergent de nombreuses initiatives portées par des ONG et associations de migrants en faveur de cette population, considérant la libre-circulation comme un droit fondamental et l’immigration comme un facteur de richesse pour la société́. La valeur principale guidant leur action est celle de la solidarité́, basée sur une logique inter-individus, en faveur d’une population qui survit dans des conditions matérielles indignes.

Chemin faisant, alors que cette population a fait longtemps l’objet de politique de contrôle, de répression et de fréquents signalements médiatiques (Peraldi, 2011), en 2013, suite à un Discours Royal, le Maroc amorce une nouvelle politique migratoire, qui s’adosse aux recommandations du rapport du Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) intitulé « Etrangers et droits de l’Homme au Maroc : pour une politique d’asile et d’immigration radicalement nouvelle ». Cette nouvelle politique migratoire comporte plusieurs grands chantiers, susceptibles de modifier à terme l’intégration et l’accès aux droits des étrangers au Maroc. L’ambition est de les intégrer convenablement dans la société : « éducation, qualification et emploi doivent être assurés pour que ces personnes puissent évoluer comme des citoyens marocains » (Saad Alami, 2016).

Dès lors, les enjeux liés à la présence des migrants subsahariens sont forts sur le territoire marocain. L’accueil des personnes dans des conditions dignes et la création de perspectives d’avenir pour cette population conduit à relever des défis tout en provoquant de nouvelles opportunités en termes de solidarités.


FACILITER L’INTEGRATION DES ENFANTS DES IMMIGRES SUBSAHARIENS

Notre communication entend étudier les nouvelles formes de solidarité à l’œuvre par l’intervention des professionnels qui agissent en faveur de cette population afin de diminuer la vulnérabilité dont elle fait l’objet.

Nous nous attacherons à apporter une analyse d’expérience professionnelle située à un niveau micro local et issue d’un service mis en place par Caritas-Maroc.
En 2016, ce service enregistre, dans sa base de données interne, 2200 nouveaux migrants. Il est dédié, en partie, aux enfants migrants pour faciliter leur intégration et améliorer leur accès aux droits fondamentaux consacrés par les différentes conventions internationales ratifiées par le Maroc. Centré sur la pratique scolaire, il repose sur un mode de solidarité basée sur des engagements volontaires et supportée par les solidarités inter-individus (nombreux acteurs se mobilisent pour renforcer les compétences linguistiques des enfants).

Par ce compte-rendu d’expérimentation, nous traiterons du changement des formes de solidarité actuelles et tenterons de mettre en exergue, à partir d’une expérience locale, des mouvements solidaires qui s'élargissent progressivement. In fine, nous nous engageons à appréhender en quoi cette nouvelle forme de solidarité, en faveur des migrants, brise les frontières entre ce qui relève du secteur associatif et le reste de la société ?

Mots clés :

Solidarité, Intégration, Intervention sociale et travail social, Migrants

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