TOULOTTE Sarah (France) – sarah.toulotte@institut-social-lille.fr

Alors que Durkheim abordait la solidarité au XIX ème siècle ou encore Léon Bourgeois , par le solidarisme, nous pouvons continuer à dire que ce concept reste contemporain ; en témoigne les nombreux débats relatifs à cette notion dans tous les domaines de la vie sociale, dans le débat public et/ou politique. Pour Paugam, (2011), la solidarité est le socle indispensable de toute vie sociale.
La notion de solidarité est intimement imbriquée à celle du lien (Van de Velde, 2013) et aux relations d’interdépendance entre tous les citoyens. Le droit par l’article 1202 du code civil de 1804 définit la solidarité comme « un engagement par lequel les personnes s’obligent les unes aux autres et chacune pour tous ».
Longtemps considérée comme réservée au milieu associatif, la solidarité est maintenant portée par des entreprises. Il s’agit donc ici de s’intéresser aux pratiques de solidarité et à leurs manifestations dans le monde spécifique de l’entreprise, dans un contexte d’effritement du lien social et de précarisation du travail.
Si Paugam distingue quatre types de liens sociaux à partir desquels vont se construire les différents régimes de solidarité, nous allons nous intéresser particulièrement à la participation organique (dans les collectifs de travail, les syndicats par exemple), les autres étant les liens de filiation, la participation élective (les associations) et la citoyenneté. Ces liens renvoient tous à la notion de reconnaissance.
Notre questionnement est le suivant :
Comment l’entreprise peut participer à la recomposition des solidarités ?
Assiste t- on à la création de dispositifs de solidarité innovants ?
Aborder la solidarité en entreprise pourrait être appréhendé comme une occasion d’animer la vie de l’entreprise ?
Comment les solidarités en entreprise se développent dans des contextes hyper-mondialisé et hyper –individualiste ?
Y-a-t-il des avantages pour l’entreprise à favoriser cette solidarité ? Si oui, quels sont – ils ? Qu’apportent ces expériences de solidarité aux salariés ?
Comment l’expérience de la solidarité transforme-t-elle le rapport des salariés entre eux ?
La manifestation d’actes de solidarité peut-elle favoriser la performance de ses salariés ? Et l’émergence d’une nouvelle définition de l’entreprise ?
Il s’agit de s’intéresser aux formes plurielles de solidarités dans l’entreprise, les plus médiatiques étant la journée de solidarité issue de la loi relative à la solidarité pour l’autonomie des personnes âgées et des personnes handicapées ou encore la loi permettant le don de jours de repos à un parent d’un enfant gravement malade, appelée aussi la loi Mathys, or le paysage est bien plus riche, en effet, dans le cadre de la responsabilité sociétale des entreprises , nous pouvons voir la mise en place de journée solidaire, d’arrondi sur salaire permettant le don à des associations, des congés solidaires, le mécénat, le mécénat de compétences ou encore à travers une politique dédiée à la biodiversité et à l’environnement…

A travers de récits d’expériences, il s’agit de dresser un panorama des expérimentations et de s’intéresser aux conditions de mise en œuvre des solidarités en entreprises.

Intervention sociale et travail social, Logique marchande, Solidarité