La solidarité comme ADN du Conseil Départemental
Année : 2017
Thème : Création d'un réseau d'échange d'information et d'entraide
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
DIGEON Monique (France) – teoudi33@gmail.com
RASS COURCHINOUX Murielle (France) – m.rasscourchinoux@gironde.fr
DURAND Véronique (France) – v.durand@gironde.fr
Résumé :
La solidarité comme ADN du Conseil Départemental
La solidarité est une priorité du Conseil Départemental de la Gironde (France métropolitaine) qui veut l’initier en une valeur transversale au sein de toutes ses actions. Dès lors, notre travail s’inscrit dans la mise en oeuvre de ces missions en organisant et en animant des actions collectives dans le cadre de l’intervention sociale et du développement social local.
Nous proposons de présenter une action élaborée suite à une demande d’usagers des services sociaux : la création d’un réseau d’échange d’informations et d’entraide. Les échanges ainsi instaurés sont générateurs d’informations utiles et de solidarités appliquées aux besoins de la vie quotidienne.
Le DPA, une de nos philosophies
Précisons que, depuis plusieurs années notre institution nous propose régulièrement des formations à l’approche du Développement du Pouvoir d’Agir des personnes et des collectivités. Nous portons de l’intérêt à cette démarche telle que l’a développée Yann Le Bossé. Cette approche est donc utilisée dans l’animation des séances car elle est constitutive de la notion de solidarité dans les effets structurels qu’elle induit. Ainsi, les changements impulsés au niveau individuel entrainent une mise en mouvement des différents collectifs dans lesquels les personnes se reconnaissent.
Notre équipe composée de deux chargées d’insertion professionnelle et trois assistantes de service social qui se relaient, mène une animation participative avec un groupe constitué d’une douzaine de personnes à chaque fois. Un noyau dur assure la liaison avec les nouveaux et la continuité du travail entrepris. Le sujet initial de discussion proposé par les professionnelles a porté sur les échanges d’informations utiles en rapport avec les problèmes rencontrés au quotidien. Si l’informatisation dans les administrations et son corollaire de déshumanisation suscitent une vive inquiétude, c’est la qualité de l’accueil qui retient l’attention.
« Bonjour, vous êtes vivant !»
Très vite un constat s’impose : les usagers jugent inadéquat l’accueil pratiqué au sein de certaines de nos antennes sociales. Ils dénoncent la souffrance qu’entraine une non réponse à leur « bonjour » et le manque d’écoute. Le groupe met en avant le problème du manque de reconnaissance de l’être, tel que le décline P. Ricoeur cité par Y. Le Bossé (Sortir de l’Impuissance) dans ces capacités de pouvoir dire, pouvoir faire, pouvoir raconter et se raconter. A cet empêchement d’avoir le sentiment d’avancer se rajoute le sentiment de disqualification entrainant le repli sur soi et l’isolement. In fine, le groupe s’accorde à dire que c’est précisément dans les services sociaux que la qualité de l’accueil est primordiale au regard du mal être de l’individu qui vient chercher de l’aide.
Finalement, des idées d’amélioration émergent. Puis le groupe se reconnaissant comme un ensemble de citoyens solidaires et usagers de la collectivité décide de faire des propositions. Cette perception d’union redonne un sentiment de pouvoir d’agir en tant que partenaire de l’institution. Cependant, nous, professionnelles, nous interrogeons sur notre posture : à l’interface entre notre statut de citoyenne et celui de professionnelle de cette institution, jusqu’où pouvons-nous être solidaires du groupe ? De leur côté, les usagers arguent que si l’accueil s’améliore, le travail avec les assistants sociaux sera facilité parce qu’il y aura davantage d’adhésion. Ce qui revient à dire que, pour que l’action soit possible, les uns ne sont pas dissociables des autres.
Se pose en outre la question de la posture du professionnel et notamment au regard de la proxémie en référence aux recherches d’E.T.Hall. Nous souhaitons explorer cette dimension et observer comment la distance spatiale et symbolique à l’autre exerce ou non un impact sur le sentiment de collaboration. Ou comment faire pour que la coopération existe malgré nos différents statuts dans une perspective de solidarité ?
Mots clés :
Solidarité de proximité, Utilité sociale, Usager, Proxémie
Pouvoir d'agir
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