Recherche collaborative et recherche-intervention comme espaces tiers propices à la solidarité : inclure la perspective et la parole des acteurs

Année : 2017

Thème : Au travers de 2 recherches qualitatives de nature différente (collaborative pour l’une et recherche-action pour l’autre), la présente contribution va mettre en lumière, les leviers qui favorisent la participation et la solidarité des acteurs et ce faisant, l’innovation sociale, sans toutefois ignorer les enjeux, les contraintes, les paradoxes, les limites emblématiques à reconnaître et à gérer

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

REY-BAERISWYL Marie-Claire (Suisse) – rey-baeriswyl@bluewin.ch

Résumé :

Leur périmètre est identique , leurs finalités et objectifs sont différents, leurs logiques propres et les acteurs multiples… et pourtant certains mécanismes à l’œuvre favorisent l’implication des organismes et des personnes concernés par ces recherches.
La recherche collaborative est une étude préalable à la conceptualisation d’une politique cantonale d’intégration : elle vise, en impliquant les acteurs territoriaux concernés (associations, communautés de migrant-e-s, services publics ou entreprises), à définir de manière concertée les logiques et projets possibles pour favoriser l’intégration.
La recherche-action réunit les directions de 17 institutions résidentielles accueillant des personnes adultes en situation de handicap ou de toxicomanies : elles entendent s’assurer d’une compréhension des tendances et évolutions actuelles des accompagnements afin de pouvoir ajuster le développement concerté de leurs institutions et contribuer à la planification cantonale quinquennale, comme acteur associatif reconnu.
La participation y est mise en œuvre à des degrés différents pour répondre à des finalités diverses (renforcement de la capacité d’agir - émancipation, changement social - développement d’une politique concertée, garantie de l’utilisation des résultats - efficacité des transferts, etc.) ; elle nécessite des choix stratégiques, équitables, d’acteurs représentatifs, aptes à contribuer à leur mesure. L’hétérogénéité des acteurs requiert des modes d’informations, d’analyse réflexive, de prise de décision, de réflexion prospective, adaptés à leurs profils et leurs statuts.
Les moments d’engagement sont nombreux et différents (conceptualisation du design de recherche, mise en place des conditions de faisabilité, collectes de données, co-analyses, production de recommandations, transferts et implémentation…). A chacun d’eux, les acteurs eux-mêmes et leurs implications peuvent varier puisque leurs rapports à la recherche sont différenciés : détenteurs d’enjeux, mandants, populations, professionnel-le-s ou institutions ont des places et des périmètres d’action divers; leurs formes de pouvoir fluctuent et parfois se concurrencent. Il s’agit de constituer des processus de collaboration garantissant la réalisation des objectifs, respectant les statuts et les mandats des acteurs, suffisamment souples pour inclure des modifications en fonction des repositionnements possibles des acteurs au fur et à mesure que les effets des recherches se déploient et favorisent la solidarité notamment avec les populations les plus fragilisées.
Au-delà d’une perspective éthique voire épistémologique, qui la fonde, la participation des acteurs exige une ingénierie méthodologique innovante ; elle invite à être très au clair sur le cadre donné ; elle nécessite d’identifier et de gérer en continu les enjeux et les risques de faux-semblants.

Mots clés :

Recherche-action, Ingénierie sociale, Participation

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