Le renforcement des femmes et d’associations de femmes à travers un projet d’économie sociale et solidaire mis en place dans le cadre d’un partenariat international Québec-Haïti.

Année : 2017

Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

LUBIN Irdèle (Haïti) – ilubin@hotmail.com
JETTE Christian (Canada) – christian.jette@umontreal.ca
TOURILLON-GINGRAS Stéphanie (Canada) – stephanie.tourillon-gingras@umontreal.ca

Résumé :

Il est reconnu que les femmes, notamment celles du milieu rural en Haïti, assument souvent seules, la survie du noyau familial. Responsables du commerce des vivres alimentaires, ces femmes ont une forte prédominance sur le mode et le type de consommation des familles ou dans le pays. L’appellation madan sara – dame sara en dit long. Leur forte présence dans les marchés et dans le secteur informel, leur faible présence dans certains lieux de détente (gaguère par exemple), plus ou à peu près égale dans d’autres (rara par exemple) attirent souvent l’attention.

Le mouvement de libéralisation des femmes de la fin des années 80 va fortement contribuer à l’émergence d’associations féminines et féministes depuis ces trente dernières années ; et depuis l’avènement des ONG notamment, les femmes se trouvent dans des associations et parfois dans des organisations uniquement féminines. On les rencontrait dans les mutuelles de solidarité. Mais, depuis environ une vingtaine d’années, l’économie sociale et solidaire, redécouverte d’une certaine manière par des intellectuels, tente d’encourager des associations de femmes à participer autrement dans l’économie nationale. Cette manière de participer doit les amener à se voir à la fois comme membres d’association, contributrices au développement de leur pays, mais aussi comme personnes avec de grandes capacités et vise leur épanouissement personnel et leur mieux-être. Dans cette ligne de préoccupations a été mis sur pied un projet d’économie sociale et solidaire dans l’agroalimentaire en Haïti. Ce projet dont les maitres d’œuvre sont l’Union des Producteurs Agricoles – Développement international (UPA-DI) et la Fondation pour le développement économique et social (FODES-5), associe aussi des partenaires québécois : Agro Paix, l’Association québécoise pour l’avancement des Nations Unies (AQANU) et l’Œuvre-Léger avec Cuisines et vie collective St-Roch ; et un partenaire haïtien, Encadrement des petits paysans des mornes et des plaines d’Haïti (EPPMPH).

Pour l’évaluer, le Groupe d’Économie solidaire du Québec (GESQ) se propose de « documenter les processus d’appropriation mutuelle, afin de capitaliser sur les apprentissages de ce projet novateur […] unissant la solidarité internationale et l’économie sociale ». On connait déjà les limites des projets de développement de ce genre, dans une réalité caractérisée par la faiblesse de l’État haïtien, la pauvreté massive et la quasi absence de services sociaux destinés aux populations. Mais en dépit de cela, peut-on parler de contribution de ce projet au renforcement des femmes dans l’agroalimentaire en Haïti ? Comment les femmes et les associations de femmes participant dans ce projet s’expriment-elles à ce sujet ?

Cette présentation, qui part des résultats de l’évaluation du projet indiqué plus haut, prétend partager l’expérience des cuisines collectives en Haïti en considérant les acquis des femmes et des associations de femmes qui ont vécu l’expérience. Elle veut, de manière précise, regarder la contribution de ce projet sur les connaissances acquises par ces femmes aux plans ; nutritionnel, où elles sont amenées à mettre en valeur les produits locaux ; et social, où les cuisines collectives leur servent de prétexte afin de se retrouver entre elles et de créer du lien social.

Mots clés :

Economie sociale et solidaire, Développement local, Zone rural

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