Sortir de la rue, s'en sortir de la rue, et s'en sortir dans la rue: quelles solidarités possibles?
Année : 2017
Thème : Carrefour des savoirs Sortir de la rue, s’en sortir de la rue, s’en sortir dans la rue. Quelles solidarités possibles ?
Type : Forum, GT, Carrefour
Auteur(s) :
PARAZELLI Michel (Canada) – parazelli.michel@uqam.ca
Résumé :
Carrefour des savoirs:
L’objectif:
Enrichir le travail réflexif des acteurs concernés par l’injonction de sortie de la rue en croisant les savoirs de chercheurs, d’intervenants, de gestionnaires et de personnes ayant une expérience de sortie de la rue, sur les diverses représentations de la sortie de rue, ainsi que sur les pratiques de solidarité conséquentes.
Considérer les diverses représentations:
Tous les groupes d’acteurs invités à dialoguer entre eux dans le cadre de cet atelier ont acquis un type de savoirs spécifique à transmettre étant donné leurs connaissances et expériences relativement différentes du phénomène de la sortie en situation de rue. Selon le statut, l’expérience et la position sociale de l’acteur, l’interprétation sur cette injonction de la sortie de la rue peut varier tant sur le plan de la compréhension de ce qui est en jeu que sur les pistes de solutions à envisager. D’autant plus que la vie de rue connaît de multiples visages (âge sexe, groupe social, etc.) complexifiant l’identification des enjeux biographiques, des causes multiples autant individuelles que structurelles, et des soutiens adaptés.
Au-delà de l’objectif lui-même de sortir les personnes de la rue ou de mettre fin à l’itinérance (MMFIM, 2015 ; ECEH, 2009), comment comprend-on le processus de sortie qui est à l’œuvre? (Colombo, 2008). Par exemple, selon Pichon (2014 : 80), les actions visant à stabiliser le lieu de vie par le logement auprès de certaines personnes itinérantes ont montré que « sortir de la rue » ne signifiait pas automatiquement « s’en sortir ». De même que pour d’autres personnes en situation d’itinérance « s’en sortir » peut signifier ne pas cesser de vivre de la rue (sortir sans en sortir). Quels sont alors les repères normatifs identifiant les conditions d’une sortie de la rue, ou encore les indicateurs d’intégration? Qui les détermine? Sur le plan de l’intervention, les pratiques sont elles-mêmes porteuses de normativités. Que nous apprennent les pratiques visant à traiter les sorties de la rue par la voie biomédicale, par le logement et l’accompagnement ou par le travail et l’entrepreneuriat social, ou celles s’appuyant sur les pairs et l’empowerment? Quelles sont les conséquences de ces choix d’intervention sur le mode d’existence des personnes en situation de rue? Sous quelles conditions l’intervention visant la sortie de la rue devrait-elle être pensée? Dans quel type d’avenir ces pratiques permettent-elles aux personnes en situation de rue de se projeter? Comment prendre en compte le point de vue des personnes en situation d’itinérance dans le choix des moyens d’intervention?
Le cadre :
Afin d’amorcer la discussion sur la question de la sortie de rue, tous les communicants.tes sont invités à répondre aux mêmes questions en débutant par une lecture commune de trois extraits de récit de sortie en situation de rue. À partir de ces rois récits les communicants.tes provenant de l’intervention (3), de la gestion (3), de la recherche (3) et ayant vécu une expérience de rue (4) sont invités.es à réagir en fonction de cinq questions :
a)Que comprendre des raisons menant à l’idée de sortir ou de s’en sortir ?
b)Qu’est-ce qui joue un rôle de déclencheur dans le désir de modifier sa situation de rue dans la perspective de « passer à d’autre chose »?
c)Quelles sont les problèmes ou les difficultés qui sont associés à ces trois cas de figure de la sortie ?
d)Comment peut-on déterminer la « réussite » d’une sortie en situation de rue ?
e)Comment ces savoirs peuvent-ils informer la politique municipale et les cadres de l’intervention sociale dans une perspective de solidarités sociales?
Un temps d’intervention de 30 minutes est d’abord donné aux intervenants, ensuite aux chercheurs, et finalement aux gestionnaires. Après ce tour de table, les personnes ayant une expérience de la rue s'expriment à leur tour. Une synthèse est faite par un étudiant en guise de clôture.
Mots clés :
Solidarité de proximité, Usager, Vivre ensemble
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