Recomposition des solidarités médiées par les technologies socionumériques
Année : 2017
Thème : Résultats préliminaires d'une recherche québécoise auprès d'intervenant.e.s jeunesse
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
JOCHEMS Sylvie (Canada) – jochems.sylvie@uqam.ca
GONIN Audrey (Canada) – gonin.audrey@uqam.ca
D'Amours Erick (Canada) – d'amours.erick@courrier.uqam.ca
Résumé :
La thèse du désengagement social s’immisce en travail social alors que plusieurs postulent que nous sommes dans une ère de modernité liquide (Baumann, 2013) ie de décomposition des solidarités familiales et communautaires. Dans cette logique, les technologies numériques (logiciel, Web, téléphone intelligent, etc) participeraient à cette montée de l’individualisme et d’effritement du lien social qui ne serait “pas réel” puisque “virtuel”. Mais a contrario un discours se distancie pourtant de cette logique. Le paradigme des usages (Jauréguiberry et Proulx : 2011) prétend qu’il vaille la peine d’examiner ce que font les individus, familles et collectivités de ces technologies avant de conclure à la fragmentation sociale à l’ère numérique. Le concept d’usages des technologies socionumériques permet de s’intéresser aux expériences individuelles et collectives, de comprendre les rapports qu’entretiennent les intervenants sociaux aux technologies numériques et d’en saisir les contextes de l’utilisation de ces technologies (Chambat 1994; Jouët 2000).
Notre recension d’écrits (Jochems, Gonin, D’Amours et Dupuis : 2016) a permis de témoigner que le travail social participe aussi à cette (re)composition des solidarités sociales par la médiation de technologies numériques. 214 références ont été retenues lors de notre recension d’écrits en travail social 1985-2015 (anglais et français). De fait, cette recension met en relief différentes pratiques d’intervention sociale médiées par les technologies numériques qui se déploient sous les angles de la gestion des services sociaux, de la méthodologie de l’intervention sociale ou encore de l’enseignement et de la recherche en travail social. Plusieurs objets technologiques sont utilisés au fil du temps : ordinateurs, logiciels experts, Web, les médias sociaux, les téléphones intelligents, etc.
Donc, si les intervenant.e.s du champ du travail social participent à cette (re)composition des solidarités, et que leurs usages des technologies numériques révèlent leurs pratiques sociales, il est alors légitime de se demander ce qu’ils et elles font des technologies numériques : Quels sont les usages des technologies numériques par les intervenant.e.s du champ du travail social ? De quelles façons ces usages participent-ils à la recomposition des solidarités sociales ? Quels sont les enjeux éthiques et politiques qui s’en dégagent ? Cette communication rend compte de résultats préliminaires d’une recherche-action exploratoire auprès d’intervenant.e.s du secteur jeunesse au Québec (Montréal, Laval, Québec, Montérégie et Saguenay) dont 5 groupes de discussion (environ 30 intervenant.e.s) se sont tenus à l’hiver et au printemps 2017.
Mots clés :
Éthique et déontologie, Solidarité, Intervention sociale et travail social, Technologies socionumériques
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