Le parrainage de proximité d’enfants : une forme de solidarité bénévole plus ou moins bien acceptée par les professionnels de la protection de l’enfance
Année : 2017
Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
HALIFAX Juliette (France) – juliette.halifax@apradis.eu
LABASQUE Marie (France) – marie.labasque@irffe.fr
Résumé :
Via une association ou un service, le parrainage de proximité met en lien des familles qui souhaitent proposer une ouverture sociale à leur enfant et des parrains qui acceptent de partager, bénévolement et sur le long terme, du temps avec cet enfant, le plus souvent en l’accueillant à domicile sur des temps définis. Ce dispositif de soutien à la parentalité, s’il ne s’inscrit pas dans le champ de la protection de l’enfance, s’adresse principalement à deux types de publics : d’une part des familles monoparentales et, d’autre part, des enfants placés ou bénéficiant d’une mesure éducative à domicile. Ainsi, les travailleurs sociaux qui accompagnent ces enfants doivent composer avec ces nouveaux interlocuteurs que sont les parrains bénévoles et l’association de parrainage, constituée de professionnels et/ou de bénévoles.
Deux logiques s’affrontent alors : celle d’une prise en charge institutionnelle, le plus souvent contrainte, et celle d’une solidarité bénévole, toujours volontaire. En effet, la décision de s’inscrire dans un parrainage de proximité revient uniquement aux acteurs de ce parrainage, enfants, parents et parrains/marraines. Les professionnels de la protection de l’enfance ne voient pas toujours d’un bon œil ces acteurs bénévoles qui interviennent auprès de l’enfant sans contrepartie apparente. Une double vigilance s’installe : celle liée à la solidarité et celle liée au bénévolat. Comment des personnes bénévoles, non formées au travail social et à l’accompagnement des enfants et des familles, vont-elles pouvoir faire mieux qu’un professionnel ? Leur intervention ne risque-t-elle pas d’entraver celle des professionnels ? Pourquoi des personnes s’engagent-elles dans une solidarité auprès d’un enfant qu’elles ne connaissent pas, sans contrepartie financière ?
L’association ou le service de parrainage est là pour répondre à cette double interrogation qui, si elle n’est pas levée, peut mettre l’enfant face aux contradictions des adultes, avec un certain nombre d’injonctions paradoxales. Lorsque finalement les professionnels de la protection de l’enfance adhèrent à la démarche – suite notamment à l’observation des bienfaits de cette solidarité bénévole sur l’enfant qu’ils accompagnent – ils deviennent alors les premiers promoteurs du parrainage de proximité et des relais indispensables pour toucher les enfants et les familles et leur apporter une réponse coordonnée, à la fois institutionnelle et bénévole.
Cette communication s’articulera autour des résultats d’une recherche nationale française menée par l’APRADIS Picardie, à la demande de l’Union Nationale des Associations Familiales (UNAF). L’UNAF souhaitait notamment pouvoir déterminer quels facteurs permettent à un service de parrainage de se développer et quels sont ceux qui peuvent entraver son bon fonctionnement. Or, l’un des résultats de cette recherche est que les relations institutionnelles et les liens avec les travailleurs sociaux sont primordiaux à la fois pour faire connaitre cette pratique, pour en faire bénéficier les enfants qui en ont le plus besoin et dans la complémentarité de l’accompagnement proposé.
La recherche, finalisée fin 2016, s’est articulée autour d’une double méthodologie : des entretiens semi-directifs avec les associations et services de parrainage (30), ainsi que l’analyse des outils et documents utilisés par ces derniers pour mettre en place et accompagner les parrainages, ainsi que faire connaitre ce dispositif. Cette double méthodologie a permis à la fois de recueillir des données quantitatives sur l’activité des services de parrainage de proximité, leur fonctionnement et l’existence de protocoles pour la mise en place et le suivi des parrainages, mais également d’approfondir la question par le biais d’un recueil qualitatif auprès des personnes en charge de ces actions.
Mots clés :
Solidarité de proximité, Vivre ensemble, Partenariat
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