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MARQUES Elsa Montenegro (Portugal) – elsa.montenegro@isssp.pt
QUEIROZ Maria Cidália (Portugal) – cidalia.queiroz@isssp.pt
GROS Marielle Christine (Portugal) – marielle.christine.gros@gmail.com

Au Portugal, la politique du Revenu Social d’Insertion a été officiellement présentée comme une mesure de lutte contre la pauvreté, visant non seulement interrompre les carrières d’assistés qui menacent ceux qui dépendent des prestations sociales pour survivre comme résister à la destruction des solidarités sociales. Mais qu’en est-il effectivement du droit à l’insertion et, en particulier, du droit à l’insertion professionnelle ? Quelle distance y a-t-il entre les intentions manifestes de cette mesure de politique sociale et la réalité des opportunités de conquête, ou de reconquête, de l’autonomie grâce à la participation au monde du travail ?
L’objectif de cette communication est de répondre à ces questions sur la base de l’expérience que l’association Qualificar para Incluir (QpI) a développée depuis 2014 avec la création d’une petite entreprise de production de services – la Casa d’Ofícios - qui met en œuvre un dispositif original de formation professionnelle en contexte réel de travail dans le champ de l’hôtellerie. Tirant parti de l’essor de Porto comme destination touristique en vogue et de la croissance de l’offre de guest houses, appartements touristiques et autres types de « logement local » que cet essor suscite, la « Casa d’Ofícios », propriété de l’association de solidarité sociale Qualificar para Incluir, cherche, par diverses voies, à promouvoir l’inclusion professionnelle de jeunes femmes, généralement mères de famille et bénéficiaires du revenu social d’insertion, comme femmes de chambre et plus récemment comme réceptionnistes. Mais ce travail, développé en partenariat avec un centre de formation professionnelle, se heurte à de fortes limites : il y a celles qui ont trait aux caractéristiques de ce segment du marché du travail. Mais il y en a d’autres qui sont inhérentes à la mesure du revenu social d’insertion et qui compromettent sérieusement la motivation au travail comme facteur d’inclusion sociale, alors même que la période de formation produit des effets positifs, tant au niveau des conditions de vie matérielle que de celui du capital relationnel et symbolique des jeunes femmes.
La communication comportera trois parties principales : la description du dispositif de formation en cours d’expérimentation depuis plus de deux ans et la lecture des facteurs structuraux et psychologiques de reproduction de la pauvreté sur laquelle il s’appuye; les changements que ce dispositif suscite dans la vie d’une quarantaine de jeunes femmes, jusqu’ici prisonnières d’une « vieille » pauvreté, transmise de génération en génération; les obstacles à une insertion professionnelle durable que la mesure du revenu social d’insertion comporte et qui démontrent que cette politique est, en réalité, fondée sur une conception plus que limitée de la solidarité sociale.

Pauvreté, Employabilité, Insertion