Les choix managériaux ont -ils un impact dans l’activation des solidarités?

Année : 2017

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

FANGET Annick (France) – fanget.annick@ireis.org

Résumé :


La formation des cadres intermédiaires en fonction dans les établissements de l’intervention sociale relève en grande partie de la responsabilité des centres de formations en travail social. En France, il s’agit de la formation aboutissant au diplôme intitulé CAFERUIS Certificat d’Aptitude aux Fonctions de l’Encadrement et de la Responsabilité d’Unité d’Intervention Sociale. Un constat est souvent fait : les cadres intermédiaires dans les structures sanitaires, sociales et médico-sociales se retrouvent à une place peu enviable. C'est en tout cas ce que beaucoup expriment. Situés entre le directeur et les équipes, ils seraient amenés, dans le contexte particulièrement contraint d'aujourd'hui à faire valoir les injonctions des uns et recevoir « les revendications » des autres. Suroccupés par des tâches de type gestion administrative, absorbés par les réunions, préoccupés par les tableaux de bord, ils perdent peu à peu « le sens des réalités » et le lien avec les équipes s'effrite. Ils ont à faire face à des arbitrages entre le souci des usagers et la qualité du service, les exigences de rentabilité, les impératifs de traçabilité, et la nécessité de travailler ensemble dans de bonnes conditions. Ils doivent le plus souvent faire avec « les moyens du bord » pour trouver une issue favorable aux diverses situations à gérer. Néanmoins, l’expérience montre que beaucoup de choses se font et se font bien.

Au fur et à mesure du renouvellement des promotions d’étudiants, à l’écoute de leurs préoccupations, nous nous sommes rendus compte de manière aigüe que le type de management développé par ces cadres dépendait à la fois de leur contexte institutionnel mais également des attitudes de leurs n+… et aussi de leur engagement auprès de leurs équipes.
Quelle marge de manœuvre se donnent-ils dans la conduite de l’équipe ? Quelle réflexivité conservent-ils vis à vis de leurs actes managériaux ?
On sait par ailleurs que les postures managériales adoptées par les cadres influencent de façon majeure les capacités des équipes à innover, à s’organiser pour dépasser les obstacles liés entre autres aux contraintes budgétaires.
Quelle est la responsabilité du centre de formation dans la transmission des valeurs en terme de management ? a t-il les moyens d’influencer les choix des étudiants quant à leur « style » managérial ?

Il y a selon nous effectivement à donner une direction. Nous avons la modestie de croire que l’ingéniosité et la créativité se révèlent être de puissants leviers managériaux pour déployer un management humanisant prenant en compte la complexité des établissements.
S’il n’existe pas de modèle parfait, on peut faire le choix de diffuser, d’expliciter des méthodes qui pensent le changement et les évolutions à partir de ceux qui sont directement concernés. Les initiatives et les outils tels que ceux proposés par « l’intelligence collective » permettent d’envisager une véritable évolution pour développer des organisations plus agiles, plus respectueuses de ceux qui la composent. La responsabilité sociale de l'entreprises doit être une réalité exercée par tout un chacun, mais le cadre intermédiaire en porte une part certaine.
En effet, dans le sillage de Jean François Noubel, « la capacité d’un groupe de personnes à collaborer pour formuler son propre avenir et y parvenir dans un système complexe » est une définition que nous adoptons volontiers dans ce que nous transmettons aux étudiants car on reste persuadé que l’enseignement de tel ou tel type de management des équipes d’intervenants sociaux a un impact sur les attitudes de ces derniers dans l’activation des solidarités.

Mots clés :

Management social, Formation, Responsabilité

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