La solidarité sociale, un atout pour améliorer les conditions de vie des familles de Rivière-des-Prairies

Année : 2017

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

GALAN Yanick (Canada) – info@lephare.ca

Résumé :

Dans un contexte social où l'individualisme et l'absence apparente de projet de société menacent le développement social, comment resserrer les liens sociaux entre les acteurs? La consommation tend à remplacer les loisirs, la pauvreté s'élargit et de plus en plus de familles font face à des conditions de vie et des modèles de parentalité incertains. La multiplication des grands centres urbains et le développement de banlieues entraînent une solitude urbaine de plus en plus profonde et, dans certaines communautés, le sentiment d'appartenance décline au profit de l'isolement (Rivest, 1993). Cet isolement se fait ressentir encore plus chez les couches vulnérables de la société et conduit à l’exclusion sociale. Pour contribuer à changer ce contexte, le Centre de promotion communautaire le Phare dans sa lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale promeut l’action collective et la solidarité sociale en impliquant les familles elles-mêmes dans le choix des actions à entreprendre.

L’action collective est une action commune et concertée afin d’atteindre des objectifs communs. Ces actions raffermissent les liens et aident à rendre la communauté plus solidaire, plus encline à aborder les enjeux. La solidarité relève de l’engagement, du don, de la générosité, de la charité, ou, si elle est plus mutuelle, de l’entraide et du coup de main. En 2007, par exemple, un groupe de mères conscientes de l’insécurité alimentaire que vivent plusieurs familles du quartier de Rivière-des-Prairies, en particulier des jeunes des HLM Marie-Victorin, décident de mettre sur pied une activité qu’elles ont dénommé « Diner des jeunes ». Ces mères, vivant elles-mêmes en situation de précarité, se sont senties préoccupées par la situation d’un ensemble de jeunes flânant dans le quartier à l’heure du diner. À chaque fin de mois, à même leur budget, elles préparent des plats et accueillent ces jeunes au local du Phare. Cette activité constitue un espace d’échanges entre les parents et les jeunes dont certains vivent des problèmes familiaux et sont susceptibles de tomber dans la délinquance. Certaines familles n’arrivent pas à jouer pleinement leur rôle. De nos jours, la famille est de plus en plus conçue comme un projet personnel plutôt qu’un réseau de parenté. La centralité de la famille comme institution sociale s’amenuise à mesure que se répand cette conception libérale (Coté et al, 2012). Donc, l’espace fourni par le diner des jeunes aide à consolider les liens entre les jeunes et les parents.

La solidarité est un élément fondamental de la vie des êtres humains, elle leur permet de se rassembler et de lutter ensemble pour améliorer leurs conditions de vie : « L'homme est lié aux autres et à la société non seulement pour assurer sa protection face aux aléas de la vie, mais aussi pour satisfaire son besoin vital de reconnaissance, source de son identité et de son humanité » (Paugam, 2007). Suivant cette citation, nous faisons l’hypothèse que l’un des principes de notre action communautaire repose sur une forme de reconnaissance mutuelle permettant aux personnes impliquées de participer librement à la formation politique d’une société (Honneth 2000).

Dans le cadre de cette présentation, nous montrerons comment ce principe de reconnaissance mutuelle intervient dans notre travail communautaire auprès des familles concernant la sécurité alimentaire pour favoriser la solidarité sociale.

Mots clés :

Solidarité, Action collective, Pauvreté

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