Les « groupes à risque » de travailleurs sociaux : indicateur d’une professionnalisation fragile ?
Année : 2017
Thème : groupe thematique Montreal « Professionnalisations de l’intervention sociale »
Type : Forum, GT, Carrefour
Auteur(s) :
GASPAR Jean-François (Belgique) – gasparjf@helha.be
GLINNE-DEMARET Harmony (Belgique) – h_glinne@yahoo.fr
Résumé :
Une recherche en cours en Belgique francophone met en évidence l’impact des mutations récentes du travail social sur les travailleurs sociaux les plus « fragiles » : ceux qui sont définis légalement et/ ou sectoriellement comme faisant partie des « groupes à risque ». Prenant distance aussi bien avec ces catégories de la pensée d’État (Bourdieu, 2012), qu’avec celles produites par les secteurs professionnels, nous nous centrerons particulièrement sur les « travailleurs qui sont en contact direct et permanent avec les usagers ».
Les difficultés qu’ils rencontrent dans leurs pratiques et les risques qu’ils encourent apparaissent directement liés à leur position, en première ligne, au côté des usagers (Glinne, Latiers, 2016), dans des métiers, mal et peu reconnus, aux « frontières floues et fluctuantes » (Gaspar, 2012). Au plus bas dans la division sociale du travail social, ils ne semblent pas disposer de « supports » (Castel) suffisants pour se protéger des risques encourus.
Nous nous interrogerons sur les raisons de cette insuffisance. Renvoie-t-elle à la faiblesse, voire à l’inadaptation, des dispositifs légaux et/ou mis en place par les organisations pour les soutenir ; à la - relative - méconnaissance qu’eux-mêmes, leurs employeurs, leurs représentants syndicaux ont de ces dispositifs ? Résulte-t-elle des tensions, des luttes, des concurrences avec les professionnels proches - tensions entre « métiers humbles » d’une part, et entre « métiers humbles » et « professions prétentieuses » (Hughes, 1996 [1971]) d’autre part, rendant ainsi difficiles les solidarités professionnelles ? Est-elle liée aux effets de la Nouvelle Gestion Publique (Bellot, Bresson, Jetté, 2013) dans l’organisation des services sociaux ? Bref, autant de questions qui ont partie liée avec leur « professionnalisation »
Mots clés :
Solidarité, Professionnalisation, Travail social international
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