Les migrants haïtiens au Chili et les mineurs non accompagnés demandeurs d’asile en France : perspective pour une recherche plurielle – IRTS Paris IDF France et UCSH de Santiago de Chili
Année : 2018
Thème : Regards croisés sur l’accueil des minorités précaires
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
MARIALE Line (France) – linemariale@gmail.com
ALVAREZ ROJAS ANA MARIA (CHILI) – anakarenina4@yahoo.com
Mechaheb Dalila (France) – dalila.mechaheb@gmail.com
Résumé :
Du parcours identitaire personnel à l’intervention sociale et à la formation des étudiants en travail social<br />Issue pour l’une de l’immigration maghrébine, pour l’autre de la diaspora antillaise par leurs parents respectifs, l’engagement dans le travail social puis dans la formation, s’origine pour partie de ce mouvement identitaire dans un contexte de la décolonisation française.<br />L’expérience de vie au sein d’un territoire républicain qui promeut l’égalité pour tous participe pour chacune de leur engagement dans cette France plurielle à défendre le « vivre ensemble » selon les valeurs rousseauistes du siècle des Lumières et à s’engager dans le travail social puis dans la transmission de ces valeurs dans la formation des étudiants.<br />C’est aussi l’histoire d’une rencontre plurielle qui conduira dans un intérêt commun fort et d’une volonté d’ouvrir la formation des étudiants à une approche interculturelle « hors les murs ».<br /><br />Emergence des projets interculturels « hors les murs »<br />Depuis 2010, les étudiants en formation de Conseillers en économie sociale familiale co-construisent avec l’équipe pédagogique un projet de mobilité internationale pour appréhender les trajectoires migratoires des publics accueillis dans le contexte local, à travers la mise en expérience, en éprouvés de rencontres interculturelles dans un pays qui n’est pas le leur. Il s’agit de favoriser l’expérience des mouvements internes et identitaires lors de la mise en situation au cours d’un séjour d’étude, de formation « hors les murs », en sortant de sa zone de confort. Dans cette perspective pédagogique, comment communiquer, rencontrer un tiers dont on ne connait pas ou dont on ne maitrise pas la langue usuelle sur ce territoire ? Comment envisager la relation en situation interculturelle ?<br />Les différentes expériences conduites ces 5 dernières années (Angleterre, Maroc, Portugal, Italie et Chili) ont permis de mettre en évidence que malgré l’éloignement géographique, les différentes confrontations de modèles observés nord-sud amènent les formatrices à poursuivre les échanges formalisés au cours des rencontres essentiellement du point de vue expérientiel en termes de pratiques d’intervention sociale vers une démarche de recherche scientifique entre 2 continents.<br /><br />Projet de recherche IRTS Paris IDF France et UCSH de Santiago de Chili<br />Du côté du Chili, la société plurielle marquée par le partage des espaces entre les chiliens, les autochtones Mapuches, les immigrés frontaliers (péruviens, boliviens, vénézuéliens) se voit bousculée dans cette configuration de territoire et d’histoires par l’arrivée massive d’une nouvelle communauté qui marque un tournant dans l’accueil des populations migrantes. « Le racisme émerge comme un facteur de domination et d’exclusion sociale de ce qu’on appelle les nouveaux immigrés « laborales » sud-sud, et aujourd’hui, devant l’arrivée de population afro descendante, principalement venue d’Haïti et de la Colombie ».<br />Du côté français, le territoire, après avoir connu une immigration frontalière puis liée à la décolonisation, est en butte à l’arrivée des populations demandeuses d’asile, fuyant les combats dans leur pays.<br />La rencontre entre les 2 établissements de formation est venue soulever les similitudes de mouvements de populations nouvelles vers un territoire « d’accueil », mythe idéalisé, dans un contexte de régulation sociale néo-libérale. Ces phénomènes interrogent le travail social et ses pratiques dans la rencontre avec les publics visibles sur les territoires, mais paradoxalement invisibles en raison des exclusions multiples qu’ils subissent. <br />Que reste-t-il aujourd’hui de cette pratique professionnelle vers le changement social au sein de ces sociétés plurielles et néolibérales ? <br />
Mots clés :
Interculturel, Travail social international, Question sociale, minorités précaires
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