La contribution du travail social dans la dynamisation du "vivre ensemble" : un exemple de café socioculturel à Fribourg en Suisse
Année : 2018
Thème : Colloque de Beyrouth: Axe 1 : Enjeux et construction du vivre-ensemble
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
DELLA CROCE Claudia (Suisse) – claudia.dellacroce@eesp.ch
Résumé :
Cette communication souhaite interroger un dispositif mis en place dans un café socioculturel en Suisse, la manière dont les actions et interventions sociales peuvent produire des dynamiques de développement de liens sociaux. Nous montrerons comment le dispositif analysé produit du « vivre-ensemble » dans des propositions visant la participation culturelle.<br /><br />La question de la participation des personnes dans la société est un enjeu crucial du travail social. Dans le projet qui nous occupe, les professionnels du travail social se sont emparés de cette question dans leurs activités avec des publics fragilisés ou précarisés n’ayant pas accès aux pratiques culturelles mises en œuvre par la société dans laquelle elles vivent. Nous questionnerons les conditions mises en place et examinerons si les logiques à l’œuvre permettent la réalisation d’une participation effective des personnes sur le plan culturel.<br /><br />Notre réflexion se fonde sur une expérience mise en place à Fribourg. Il s’agit d’un café accessible à chacun et chacune, dans lequel la contrainte financière est limitée pour les personnes à faibles revenus. Le dispositif mis en place comprend trois piliers distincts et complémentaires (café, programmation culturelle, activités sociales) insérés dans un dispositif global dont l’objectif principal est celui de promouvoir la mixité sociale dans la rencontre des publics ayant de multiples parcours de vie et pouvant les confronter au sein d’activités diversifiées. Pour promouvoir une réelle mixité sociale, un certain nombre de ressources et de méthodologies de terrain sont mises en place par les travailleurs sociaux. Celles-ci placent les professionnels dans une position de « diplomate » (Stengers, 1997), (de Jonckheere, 2010). Le « diplomate » évoque ici la figure de celui qui circule entre les publics et la société civile et politique. Les questions que nous nous posons seront problématisées grâce à un certain nombre de concepts énoncés ci-après.<br /><br />Nous étudierons les idées qui traversent le dispositif et la manière dont celui-ci est actif pour favoriser la participation. Nous examinerons ses effets sur l’activité des professionnels ainsi que sur les publics. Le dispositif est entendu ici au sens de Foucault (1964), repris par Agamben (2010) qui considèrent celui-ci comme un ensemble de manières de faire, de techniques d’interventions, d’objets et d’espaces, traversé par des idées et s’examinant dans les effets qu’il produit. Dans un dispositif, un ensemble d’éléments s’entraînent entre eux comme dans une machine, tout est en relation. C’est ce que Deleuze (1972) nomme par le terme « machiner » : construire une machine d’intervention qui permet de rendre actif le désir d’aider les gens et de transformer le monde. Le dispositif mis en place constitue des propositions et procure des occasions d’expériences culturelles et sociales. Mais celui-ci permet-il la participation culturelle ? permet-il des agencements (Deleuze, 1995) favorisant l’expression des personnes ? (par exemple : présence aux différentes activités, prise de parole, plaisir à venir dans ce lieu).<br /><br />Une des questions importantes qui traversera cette communication est celle du désir. Est-ce que le dispositif mis en place augmente le désir (Deleuze, 1995) des personnes à se rencontrer et à expérimenter des propositions culturelles ? Est-ce que ces désirs s’expriment comme une manifestation singulière d’une force d’existence, d’une possibilité d’augmentation ou de diminution du pouvoir d’agir ? (de Jonckheere, 2010). <br />
Mots clés :
Participation, Citoyenneté, Projet pilote, Dispositif - Désir
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