Transmettre une politique du vivre ensemble : l’exemple des lieux à vivre.
Année : 2019
Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
CHATENAY ANNIE (France) – a.chatenay@imf.asso.fr
Résumé :
La France compte 9 millions de personnes pauvres.<br />Un des leviers de lutte contre l’exclusion est d’aller vers une démocratie sociale permettant de généraliser les instances participatives et la transformation des pratiques. Dans la même philosophie, les formations sont pensées afin de développer la pair-aidance. C’est dans le cadre des politiques du Conseil National des politiques de Lutte contre la pauvreté et l’Exclusion sociale que nous posons un regard sur les mutations du travail et mettons en évidence la prégnance de l’activité dans les remaniements identitaires. Les « tiers lieux » interrogent la reconfiguration des protections. L’ « incertitude » interpelle ce à quoi nous « employons » nos vies.<br />Mais que sont les « lieux à vivre » ? Dénouant la fatalité de la pauvreté, ces lieux sont des organismes d'insertion sociale et professionnelle, visant le réapprentissage au vivre pour soi et avec les autres. Ces lieux combattent la disqualification sociale. Ils invitent au vivre ensemble et se situent dans le champ de l’économie sociale et solidaire. Dans ces « Organismes d’Accueil Communautaire et d’Activité Solidaire » (OACAS), les résidents accompagnés par des travailleurs sociaux sont en situation de pré-insertion. Ils participent à des activités encadrées, sans lien de subordination, ni rétribution. <br />Nous réfléchissons grâce au vécu d’un événement : les 9ème rencontre Joseph Persat, organisées par un lieu à vivre, du sud de la France, autour du travail et de l’activité. Il s’agit de proposer des pistes pour l’avenir de façon globale. Assistons-nous à un refus du travail dégradé ? D’autres voies sont-elles possibles ?<br />Comment le travail et plus particulièrement le travail social contribuent-ils à la dynamisation du vivre ensemble ? Pour cela, nous mettrons tout d’abord en perspective les choix de vie et les questions d’emploi et de déclassement d’un point de vue sociologique. <br />Nous tenterons ensuite dans une éthique de la traduction de témoigner à partir des parcours de vie des personnes vivant dans ces lieux à vivre. Notre propos sera également enrichi cliniquement grâce au traitement d’images d’un corpus de 8000 photographies. Cette analyse de l’image déconstruit les assignations et les processus socio-psychiques. (Diaporamas). <br />Ces personnes vulnérables ont en effet témoigné de leur capacité à trouver une place, à « produire » par la qualification, à transmettre des connaissances pointues sur l’art du vivant, en valorisant leur expérience. <br />Ce qui permet de penser à la fois l’impact de la formation sur la reconnaissance, mais aussi l’intérêt du « travail social », dans un monde en disruption. <br />Cet espace social est porteur d’une autre conception du travail visant l’esthétique du geste, à l’orée du revenu minimum d’existence.<br />C’est alors que nous abondons en ces autres choix possibles où l’activité prend une place propice à l’épanouissement, dans la valorisation de l’autre.<br />
Mots clés :
Action collective, Action communautaire, Analyse de discours, Lutte contre l'exclusion
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