Vivre ensemble et travail social : défis et enjeux, une histoire à 3 voix
Année : 2019
Thème : La préparation à la mobilité internationale, expérience d'une collaboration Sénégal, France et Suisse
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
PERREIN Nicolas (France) – nicolas.perrein@irtsca.fr
Girardet Khedidja (Suisse) – khedidja.girardet@hetsl.ch
GASSAMA DIOP Yakhara (SENEGAL) – yaharadiop@gmail.com
Résumé :
Les travailleurs/travailleuses sociaux/sociales de tous les pays sont sur tous les fronts face à la pauvreté, l’exclusion, l’injustice et la souffrance de ceux et celles que personne ne voit plus et n’entend plus. Ils/elles deviennent des porte-paroles. Ils/elles sont confronté·e·s aux questions éthiques liées non seulement à leur implication sur le terrain mais également sur le plan de la formation en travail social.<br />En effet, dans le cadre de nos différentes collaborations à travers les relations internationales, nous nous sommes penché·e·s sur les différentes questions que pouvaient soulever nos différentes formations et la manière de concevoir le travail social. À travers plusieurs rencontres, nous avons pu également confronter nos valeurs mais également celles de la formation du travailleur/travailleuse social·e.<br /><br />Les rencontres se sont tout d’abord faites à travers la mobilité de nos étudiant·e·s respectifs entre la France, la Suisse et le Sénégal.<br /><br />À travers ces échanges, nous avons pu constater que les difficultés et/ou les réflexions des étudiant·e·s de différents horizons sociaux, culturels se rejoignent et s’interrogent mutuellement. Ce qui nous a amené, nous autres professeur·e·s et chargé·e·s des mobilités internationales dans le cadre de nos mandats à mettre en perspective nos interrogations et celles de nos étudiant·e·s.<br /> La 1ère démarche a été de donner notre vision du travail social. La légitimité et le mandat du travail social repose-t-il sur les mêmes plans éthiques ? Et pour pouvoir répondre à cette 1ère question, il a fallu nous pencher sur notre propre vision du travail social. Les interrogations ou réflexions sont-elles les mêmes au Sénégal, en Suisse ou France ? Ces trois pays ayant trois réalités sociales, culturelles et économiques distinctes.<br />Et pourtant si nous partons du postulat que « la légitimité et le mandat du travail social reposent sur son intervention au point de rencontre entre l’individu et son environnement. Par environnement, nous entendons les différentes structures sociales dans lesquelles vivent les individus, ainsi que l’environnement naturel géographique qui influence profondément la vie des personnes » , un des points communs de nos différentes représentations repose sur le principe de la méthologie participative qui s’exprime et évolue à travers l’encouragement des personnes les plus démunies socialement à s’exprimer et devenir acteurs-actrices de leur bien-être. Autrement dit, le travail social selon nos conceptions favorise le travail « avec » plutôt que « pour » les personnes. En accord avec le paradigme du développement social, les travailleuses et les travailleurs sociaux font appel à une diversité de compétences techniques et stratégiques en mobilisant divers principes et activités à différents niveaux des systèmes .<br />Un autre point commun concerne les principes éthiques du travail social qui sont relativement les mêmes quel que soit le contexte culturel et social. Les travailleurs-ses sociaux-les promouvant dans leur pratique professionnelle la justice sociale à partir de valeurs de solidarité, de respect et d’autonomie de la personne.<br />Au cours de cette première démarche, nous nous sommes questionné·e·s sur l’opportunité de construire et rendre visible un projet de collaboration nourri par les différents points de vue (terrain, étudiant·e·s, collègues). Ce contenu commun de formation à nos trois écoles respectives serait un support à la préparation à la mobilité de nos étudiant·e·s aux travers de séquences à distance partagées. Il permettrait la confrontation de points de vue, préparerait à un questionnement méthodologique permettant d’identifier les réalités du pays d’immersion et créerait des liens et des solidarités entre des étudiant·e·s en préparation de stage, de mobilité. Ces contenus de formation réfléchiraient sur les compétences interculturelles essentielles à installer chez les étudiants, compétences qui leur faciliteraient leur tâche d’immersion dans les milieux de stage. Ainsi, ce temps de préparation pourrait permettre l’organisation de stages communs et de poursuivre, in situ, les échanges engagés à distance. Cela afin de poursuivre la confrontation d’idées, le partage de valeurs, une réflexion sur ses propres représentations et la construction commune d’une vision du travail social. <br />Au-delà de contenus de formation communs, cela permettrait de développer un parrainage et un soutien entre étudiant·e·s ayant des projets similaires et l’envie de vivre une expérience interculturelle mais aussi un stage en commun ou sur le même territoire. Plus largement, à partir des étudiant-e-s des projets communs entre professionnels-lles de terrain pourraient également émerger et à terme, une nouvelle vision du travail social international.<br />Ce projet est pour nous une opportunité d’ouverture pour les étudiant·e·s au travers de partenariats existants ou à développer, de permettre les rencontres entre étudiant·e·s afin de partager des valeurs et de construire le travail social de demain.
Mots clés :
Interculturel, Travail social international, Formation
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