FOISY Dominic (Canada) – dominic.foisy@uqo.ca

Nous proposons de présenter les résultats préliminaires, dans le cadre de l’axe 1 du colloque, d’une recherche partenariale portant sur le rôle et les pratiques des intervenants sociocommunautaires œuvrant en HLM (habitation à loyer modique) au Québec. Depuis le début des années 2000, un processus de municipalisation ou de territorialisation de l’intervention publique s’est amorcé par l’État québécois. Les municipalités sont désormais vues comme des lieux privilégiés dans l’élaboration de projets pour mieux vivre ensemble. (Comeau, 2012: 1) et stratégiques dans la mise en œuvre de politiques publiques de proximité notamment sur la question du logement social (Aubin, 2016 ; Lachapelle, 2016 dans Vaillancourt, 2016 : 34). Le processus de rapprochement des structures de gouvernance des espaces de vie quotidienne des citoyens comporte des opportunités afin de lutter contre l’exclusion sociale. Les organismes et institutions, tels que les HLM, agissant à l’échelle locale deviennent des lieux de sociabilité permettant de « retrouver des normes de conduite, des positions et des rôles sociaux qui seront reconnus là où la dissolution partielle et progressive des cadres traditionnels et informels de la sociabilité (famille, voisinage, etc.) les fait disparaître. » (Barthelémy, 2000; 68). Ainsi, le local, le quartier, stimulerait l’insertion puisque les relations sociales seraient favorisées par la proximité spatiale (Giddens, 1998) et serait un terreau fertile pour l’émergence de nouvelles formes d’engagement (Nootens, 2004; Breux, 2008). Les HLM comme milieu de vie contribuent à cette reconfiguration des lieux d’insertion et de sociabilité. Pourtant, si le territoire et la proximité représentent des contextes favorables à l’élaboration de normes du vivre-ensemble, il n’en demeure pas moins que l’atteinte de ces buts est favorisée par la présence et l’accompagnement de travailleurs sociaux. <br />Depuis le début des années 2000, l’État québécois reconnaît aux Offices d’habitation, gestionnaires des HLM, le mandat de « mettre en œuvre toute activité à caractère social et communautaire favorisant le mieux-être de sa clientèle. » (Loi 49, art 57 e). Ces activités ont été définies comme tout projet en milieu HLM visant à renforcer la prise en charge de leur milieu par et pour les résidents, et tout projet visant à créer des milieux de vie communautaire, sociale et familiale adaptés aux besoins des personnes qui y évoluent. Cette responsabilité est venue légitimer et favoriser l’essor de pratiques professionnelles diversifiées regroupées autour des services et pratiques de soutien communautaire . <br /><br />Nous retrouvons aujourd’hui plus de 200 intervenants sociocommunautaires œuvrant au sein des HLM du Québec. Aucune recherche n’avait encore été menée spécifiquement sur le rôle et les pratiques de ces intervenants. La cueillette des données se déroule en deux temps. Au courant de l’hiver 2019, nous administrerons un questionnaire en lignes auprès de l’ensemble des intervenants recensés. Les données recueillies permettront notamment d’identifier les principales méthodes et approches d’interventions utilisées, les problèmes sociaux rencontrés ainsi que dresser un profil disciplinaire des praticiens.<br /><br />

Cadre de vie, Nouveau métier, Logement social