L’expérience carcérale des ex-détenus et leur projet de réinsertion

Année : 2019

Thème : L’accompagnement des détenues par des intervenants sociaux<br />

Type : Autre (poster, ...)

Auteur(s) :

MOUZAOUI FADHILA (France) – fadhila.koudjil@laposte.net

Résumé :

Ce projet de communication porte sur les enjeux des inégalités et leur impact sur le projet de réinsertion de l’ex-détenue. <br />Pour commencer, on s’interroge sur le sens que les acteurs (détenues, personnel pénitentiaire et intervenants sociaux) confèrent aux notions de peine et de réinsertion ainsi que sur les moyens mis en œuvre pour atteindre cet objectif. Ensuite, essayer de mieux comprendre les perceptions qu’ont les détenues de leur situation carcérale, l’analyse qu’elles en font, les possibilités d’action qu’elles envisagent, les actions qu’elles effectuent. <br />Il faut bien noté que l’ordre carcéral est l'objet de fissures, de transgression, «d'arts de faire», pour reprendre l'expression du philosophe De Certeau (1991), permettant aux femmes détenues, de tenter, malgré tout, de s'en sortir. Même s'il faut rappeler que la prison capte de façon violente le corps physique et social de la personne détenue, la privant de toute intimité. Son identité est profondément abîmée et dépouillée de tout ce qui relève de son soi et de sa personnalité, contrainte à l'effacement de sa subjectivité et donc de sa liberté de parole, pour se conformer aux normes carcérales. Les atteintes sont, tellement, profondes et douloureuses que le corps, et à travers lui, l'identité sont blessés. Pour se reconstruire les détenues mettent en œuvre des stratégies de résistance dans la reconquête de leur estime de soi. <br />La prison qui est connu comme lieu d’enfermement aujourd’hui a comme autre objectif est celui d’accompagner les détenues dans leur projet afin de leur permettre de concilier la détenue entre l’extérieur et l’intérieur. L’accompagnement guide la personne détenue tout en lui indiquant le chemin à prendre. La relation de l’accompagnateur avec les détenus n’est pas considérée comme une relation d’aide classique mais plutôt dans une « aide à la relation » (Laval, Ravon, 2005). La spécificité de l’accompagnement des personnes placées sous-main de justice rend la tâche plus difficile. Le personnel intervenant estime que ces personnes qu’ils accueillent sont avant tout des personnes isolées et gravement menacées d’exclusion sociale. Moins que leur profil, c’est leur statut judiciaire qui les discrimine le plus.<br /><br />-L’accompagnement des détenues par des intervenants sociaux : <br /> Depuis la réforme de 2005 les détenus peuvent rencontrer à l’intérieur des établissements pénitentiaires différents intervenants extérieurs : des formateurs, des enseignants et des éducateurs. Ceci modifie la relation des surveillants aux détenus. Les interactions avec les surveillants deviennent plus complexes car ils ne sont plus les seuls interlocuteurs des détenues et peuvent tenter d’obtenir de privilèges auprès des différents intervenants. Cela implique une coordination entre la direction de l’institution carcérale et les intervenants extérieurs, où chacun donne son point de vue : surveillants, éducateurs, enseignants, personnel médical, etc. Cependant, si les occasions de contacts sont de plus en plus nombreuses avec l’extérieur, on assiste parallèlement à un renforcement sécuritaire à l’intérieur de la prison. Il consiste à augmenter l’effectif du personnel surveillant, de fouilles, la surveillance rapprochée dans les espaces ouverts aux formations.<br />-La réinsertion des détenues en prison à partir des activités culturelles et sportives : <br />Est considérée à la fois objet et moyen d’éducation, les activités physiques et sportives contribuent à la préservation de la santé et à l’insertion sociale des personnes détenues. Il s’agit ainsi de faire accéder à une organisation, en rythmant la vie de l’établissement et en l’ouvrant sur l’extérieur, elles offrent un espace d’épanouissement physique et mental. <br />En France les réformes n’ont cessé de se développer sur cette voie: d’une part, elles permettent aux détenus d’avoir la possibilité de pratiquer des activités physiques et sportives pour leur hygiène physique et mentale. D’autre part, l’intégration des activités physiques et sportives est inscrite dans la mission d’insertion assignée à l’administration pénitentiaire (loi du 22 juin 1987 – article 1). Ainsi, dans son article 1, la loi 2000-627 du 6 juillet 2000 qui modifie la loi no 84-610 du 16 juillet 1984 précise que « les activités physiques et sportives constituent un facteur important d’équilibre, de santé, d’épanouissement de chacun ; elles sont un élément fondamental de l’éducation, de la culture et de la vie sociale. Leur développement est d’intérêt général et leur pratique constitue un droit pour chacun quels que soient son sexe, son âge, ses capacités ou sa condition sociale ».<br />A partir de là, nous nous questionnons sur la réelle contribution des acteurs du travail social dans la réalisation du projet de réinsertion des détenus pour une reconstruction d’un nouveau parcourt de vie. <br /><br />

Mots clés :

Acteurs, Approche globale, Action de groupe, Les inégalités des chances – la femme ex-détenue- l’ institution carcérale – La construction identitaire- le projet professionnel – la réinsertion

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