Naviguer à travers les différentes formes de (non)soutien parental : perspectives et stratégies de résistance de jeunes trans

Année : 2019

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

FADDOUL Maxime (Canada) – maxime.faddoul@gmail.com
PULLEN SANSFACON Annie (Canada) – a.pullen.sansfacon@umontreal.ca
LEE EDWARD OU JIN (Canada) – wje.lee@umontreal.ca

Résumé :

Dans la littérature scientifique, on assiste depuis environ 10 ans, principalement par le biais de recherches quantitatives, à l’émergence d’écrits qui s’intéressent aux facteurs contribuant ou nuisant au bien-être des jeunes trans. Ces recherches ont participé à développer une compréhension plus détaillée de leurs expériences en tant que jeunes trans, et de montrer les aspects de leurs vies qui influencent leur bien être positivement ou négativement. Parmi ces aspects, on retrouve la présence ou non de soutien parental. Par exemple, selon les données de Trans PULSE, 42% des jeunes trans âgé·e·s de 16 à 24 ans en Ontario au Canada ne reçoivent pas ou très peu de soutien parental, 25% en reçoivent partiellement alors que seulement 34% de ce groupe qui bénéficie d’un soutien parental fort (Travers et al., 2012, p. 2). Cette même étude a démontré que le taux de suicide des jeunes qui jouissent de ce soutien parental fort est diminué de 93%. Cependant, on observe un manque dans la littérature quant à l’identification des éléments qui constituent un soutien fort, ou au contraire, une situation où le soutien est inadéquat. Il existe aussi peu de recherches qualitatives approfondies qui documentent comment les jeunes réagissent aux possibles dynamiques familiales. La recherche « Au-delà des apparences : une enquête intersectionnelle sur la diversité de l’expérience des jeunes trans » vise à combler ces lacunes.<br /><br />La méthodologie employée dans ce projet combine la recherche-action participative (Torre et al., 2012) et la théorisation ancrée (Charmaz, 2006; Dick, 2007), ce qui permet de générer des données qualitatives en profondeur. Suivant les principes méthodologiques de la théorisation ancrée, la recherche s’appuie sur des concepts sensibilisateurs plutôt qu’un cadre théorique prédéfini (Bowen, 2006), soit la théorie de l’éthique de la reconnaissance (Honneth, 2001) et l’intersectionnalité (Crenshaw, 1991; Collins, 2002). Au total, 52 entrevues semi-structurées réparties sur deux vagues d’entrevues ont été menées avec de jeunes trans entre 15 à 25 ans vivant dans la province de Québec au Canada. En cohérence avec la méthodologie, l’équipe de recherche a porté une attention particulière pour assurer une représentation de personnes issues de groupes sociaux variés et ainsi, assurer un échantillon diversifié quant à l’identité de genre, à l’âge, à la race et l’ethnicité, à la classe sociale, au niveau d’éducation et à la citoyenneté. Les données ont été analysées par codage ouvert, axial et sélectif à l'aide du logiciel MaxQDA<br /><br />D’une part, cette communication vise à présenter les expériences familiales des jeunes trans et les relations qu’iels entretiennent ou non avec leurs parents et familles en se concentrant sur les différences entre les positionnements sociaux des jeunes. D’autre part, elle traite des stratégies qu’iels mettent en place pour assurer leur bien-être. La présentation débute par une analyse des récits des jeunes sur les formes de soutien qui leur sont offertes ou non par les parents. Il sera notamment question de définir, selon leur perspective, ce qui constitue un soutien parental fort, ou, à l’opposé, un manque de soutien ou une neutralité négative (Pullen Sansfaçon et al., 2018). Ensuite, la présentation discutera des différentes réactions des jeunes aux formes de soutien et aux stratégies de résistances déployées pour les naviguer. La communication conclura par une discussion sur l’apport du travail social en recherche et dans la pratique afin de mieux soutenir les jeunes. <br /><br />*Le pronom neutre « iel(s) » remplace les pronoms « il(s) » et « elle(s) » afin de neutraliser la langue autant que possible. Cet usage permet d’assurer le respect de l’autodétermination des jeunes ayant participé au projet de recherche.

Mots clés :

Intervention sociale et travail social, Jeunes trans, soutien parental

← Retour à la liste des articles