Le travail en réseau dans la prise en charge de la maltraitance infantile : un « vivre ensemble » institutionnel

Année : 2019

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

HABCHI Rose (Liban) – rose.habchi@himaya.org
YAZBECK Lama (Liban) – lama.yazbeck@himaya.org

Résumé :

himaya est une organisation non gouvernementale libanaise fondée en 2008. Sa mission est de promouvoir la protection globale des enfants. Pour cela, himaya travaille auprès de l’enfant, la famille et l’environnement dans son ensemble, et s’efforce d’entrainer un changement au niveau national afin d’assurer un impact durable sur la vie des enfants au Liban. himaya offre des services complémentaires, notamment la prévention de la maltraitance, ainsi que l’intervention et le suivi des victimes, à travers ses deux programmes de prévention et de résilience.<br /><br />Le travail avec les familles maltraitantes confronte les professionnels à des situations de complexité croissante. Le travail en réseau est l’un des moyens de répondre à cette complexité et évite aux intervenants sociaux de travailler dans l’isolement (Barudy, Haesevoets). En effet, la pratique à plusieurs partenaires met l’accent sur la concertation et l’évitement du morcellement dans l’accompagnement des familles maltraitantes. <br />Le travail en réseau peut même servir aux familles d’espace d’expérimentation, où se jouent des enjeux relationnels du rapport à autrui, à l’autorité, ainsi que le rapport aux limites et aux frontières (de Becker).<br /><br />Cependant, le travail en groupe, n’est pas sans ses défis. Quand plusieurs professionnels ou plusieurs services sont concernés par un système familial, les risques de mauvaise compréhension, de chevauchements, de tensions et de rivalités ne peuvent qu’exister. Ces difficultés sont également alimentées par les dysfonctionnements familiaux qui se transposent sur les structures d’aides, si celles-ci ne sont pas assez solides et ne s’interrogent pas de manière active sur leurs rôles et leurs pratiques.<br /><br />Le « vivre ensemble » institutionnel, la réflexion autour de la pratique multidisciplinaire, s’avèrent ainsi nécessaire pour limiter le risque de tomber dans la maltraitance institutionnelle et la revictimisation des familles : « Les professionnels rassemblés constituent un groupe vivant ayant des sentiments et des ressentiments. Cela implique d’y intégrer des temps d’analyse sur le rapport entre la dynamique relationnelle dans le groupe multiprofessionnel avec ce qui se joue sur le plan relationnel dans la famille. Cette élaboration collective permet de constituer une « enveloppe partenariale », partie intégrante de l’accompagnement d’un enfant maltraité et de sa famille » (Parret). <br /><br />L’enveloppe partenariale a également comme objectif de développer tant un accompagnement de la famille qu’un soin institutionnel pour l‘ensemble des professionnels concernés par le travail social avec les familles. C’est sur ce principe de travail en réseau, d’enveloppe partenariale dynamique que himaya base le suivi des familles. Différents acteurs collaborent afin de mener une première évaluation, de mettre en place un plan d’action et d’accompagner les familles. Les décisions sont prises par différents acteurs ayant des rôles complémentaires et non par des professionnels isolés. A himaya, psychologues et assistantes sociales travaillent en binôme, et leurs décisions sont validées par un tiers. Cette structure permet une réflexion dynamique au « cas par cas » et contribue à des prises de décisions plus objectives. Le travail en équipe devient en soi une formation continue, à travers l’échange de perspectives et expériences. <br /><br />Comment le « vivre ensemble » institutionnel devient-il un moyen d’assurer un suivi de qualité ? <br />

Mots clés :


← Retour à la liste des articles