COMMENT SORTIR DU STATUT DE « PERSONNE ACCOMPAGNEE »? UNE EXPERIMENTATION A TRAVERS LA VALIDATION DES ACQUIS DE L’EXPERIENCE (VAE)
Année : 2019
Thème : -
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
OUMEDDOUR LEILA FATIHA (France) – loumeddour@parmentieridf.fr
Résumé :
Cette communication présentera une expérience : la mise en œuvre d’un parcours de certification comportant une VAE au bénéfice d’une personne dite accompagnée au sein de l’IRTS Paris Ile-de-France. Cette initiative a pour première finalité de transcrire en termes de compétences les savoir-faire et les savoir-être acquis dans les différentes phases de la trajectoire de la personne, pour ensuite tenter de les qualifier en termes de niveau de diplôme. L’objectif second de la démarche est en effet la reconnaissance académique de ces savoirs qui favorise l’accès à l’emploi et une sortie de la catégorie, socialement stigmatisante, de « personne accompagnée ». <br /><br />Depuis la loi de 2002-2 , la législation française (2007, 2014, 2017) n’a eu de cesse de réaffirmer l’obligation faite aux professionnels de l’action sociale de faire participer les personnes étant ou ayant été accompagnées aux actions qui leur sont destinées, à tous les niveaux de décision : commissions ministérielles, recherche, enseignement, dispositif d’aide sociale, etc. La participation qui comporte différents niveaux d’engagement (Jaeger, 2017 ; Zask, 2011), recouvre des réalités très différentes pour la personne qui participe, en tant qu’usager, à un dispositif social et pour celle qui participe à des travaux de commissions ministérielles ou de recherche (Chalivet, 2017). <br /><br />C’est ainsi que quelques « élus » se retrouvent, bénévolement, dans des instances décisionnaires et de réflexion auxquelles elles participent plus ou moins activement. C’est le cas de la personne qui démarre une VAE au sein de l’IRTS Paris Ile-de-France : après une rupture de vie qui a nécessité un accompagnement, elle occupe plusieurs mandats nationaux de représentation des dites personnes accompagnées au niveau national et elle prend activement part à l’émergence de savoirs techniques et académiques sur le et en travail social. Dans le même temps, ces mêmes activités ont nourri la personne et lui ont permis de développer considérablement son pouvoir d’agir ou empowerment (Bacqué, Biewener, 2015 ; Le Bossé, 2003). Cet exemple positif fait néanmoins apparaître une asymétrie : si l’expérience de cette personne a enrichi les débats ministériels et les théories académiques qui se traduisent respectivement par des actes législatifs et des écrits, comment se traduisent les savoir-faire et savoir-être acquis par la personne accompagnée ? Comment les évaluer et comment les qualifier ? Ainsi se pose la question des modalités de sortie de la catégorie « personne accompagnée ». Ces questions sont centrales puisque l’émancipation, c’est-à-dire l’insertion sociale et professionnelle est au cœur de l’objectif de la participation (Deverchère, 2017).<br /><br />Dans le parcours de la personne dite accompagnée, la décision d’entreprendre une VAE est un choix qui s’est imposé à elle à la suite de nombreuses bifurcations de vie. Dans cette perspective, il s’agit donc d’une trajectoire singulière qui a débouché sur une solution également singulière. Dans ce contexte, il est intéressant de s’interroger sur la (es) stratégie(s) identitaires (Camilleri, 1998 ; Taboada-Léonetti, 1998) qui sous-tendent le processus dynamique en cours et d’analyser leurs effets sur le développement du pouvoir d’agir de la personne dite accompagnée. <br />
Mots clés :
Autonomie, Formation, Acteurs, VAE
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