La prise en compte de la place de l'usager dans les méthodologies d'intervention sociale pour améliorer le vivre ensemble
Année : 2019
Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
FANGET Annick (France) – fanget.annick@ireis.org
Résumé :
En France, 2 constats sont partagés, par les professionnels du travail social et observateurs du travail social, notamment les sociologues : le contexte actuel de délitement des liens sociaux et l’essoufflement des modèles théoriques du travail social. Les travailleurs sociaux sont amenés à remettre en cause leurs modèles de pratiques d’action sociale, à explorer d’autres manières de faire. <br />Il est essentiel pour les professionnels de retrouver des espaces de réflexion sur le sens de leur travail et sur la qualité des liens avec les publics rencontrés, de repenser leurs pratiques pour agir en s’appuyant sur les ressources des personnes accompagnées en cessant de voir en eux d’abord leurs carences. Les réponses sont trop souvent données via l’utilisation de dispositifs pré construits qui ne correspondent pas aux besoins des personnes. Ils doivent permettre aux personnes accompagnées de construire une conscientisation de ce qu’ils sont dans le monde pour être auto créateurs de leur propre vie, voire coproducteurs de la société et du vivre ensemble. <br />Aussi les démarches d’empowerment et de développement du pouvoir d’agir constituent une alternative crédible pour faire évoluer les méthodologies en travail social. L’approche du développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectifs est une méthode de résolution de problème et d’accompagnement au changement. Il s’agit à la fois d’un processus et d’un résultat. Je retiens la définition suivante : Le développement du pouvoir d'agir est un processus collectif visant simultanément une transformation personnelle et sociale. Il est fondé sur le libre-arbitre des personnes mobilisées, sur leur délibération démocratique et leur engagement dans une action concrète.<br />Cela amène à un changement de la posture professionnelle qui permet aux personnes d’agir sur ce qui est important pour elles, leurs proches ou leur groupe d’appartenance. Une véritable transformation des pratiques est à l’œuvre chez les intervenants, dans leur relation aux personnes accompagnées, dans le regard que celles ci portent sur les professionnels.<br />C’est une approche fondée sur la prise en compte de ce qui est important du point de vue des personnes elles même, et non plus uniquement de celui du professionnel en situation d’expertise : il s’agit d’identifier concrètement l’obstacle qui empêche la personne d’avancer puis de repérer les acteurs concernés par le problème en question et de faire bouger l’ensemble des éléments. <br />On repère 5 niveaux de ce que l’on appelle la participation qui pourront être développés dans l’atelier.<br />Il faut sans doute penser l’empowerment comme un outil d’un renouveau des systèmes de prise de décision et d’action, facilitateur pour libérer les capacités d’imagination et d’action de la société civile, favoriser l’émergence des compétences des habitants, accompagner le développement d’actions fondées sur l’entraide et la solidarité, renforcer le pouvoir d’influence des bénéficiaires sur la définition et le pilotage des dispositifs d’actions sociales, socio éducatives et socio culturelles.<br />En formation, nous avons mis en place des travaux pédagogiques afin que les étudiants découvrent et apprennent à utiliser les outils, démarches, méthodes dans le cadre du pouvoir d’agir. Par exemple, les assistants de service social expérimente une Intervention Sociale d’Intérêt Collectif. Ils repèrent une situation insatisfaisante touchant plusieurs personnes et enclenche une mobilisation autour du problème repéré pour ensuite discuter des solutions possibles imaginées collectivement. Le travailleur social joue un rôle de passeur, de facilitateur. Cette expérimentation fait l’objet d’aller retours entre le vécu lors du stage et en atelier de réflexion et de prise de recul lors des périodes de retour en centre de formation. Mais il existe également des expérimentations de ce que nous nommons « groupe projet » où la mobilisation des personnes à partir de l’énoncé de leurs propres besoins est prioritaire.
Mots clés :
Co-construction, Compétence citoyenne, Intervention sociale et travail social, Developpement du pouvoir d'agir
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