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Comment la formation continue adressée aux professionnel-le-s des domaines socio-sanitaires, contribue-t-elle à la promotion des sociétés plurielles et du bien vivre ensemble ? <br />Analyse des champs de tensions à l’oeuvre dans ce domaine. <br />

Année : 2019

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

PRATS Viviane (Suisse) – viviane.prats@eesp.ch

Résumé :

La période actuelle est très largement marquée par des bouleversements inédits jusqu’ici, et dont nous sous-estimons sans doute les impacts sur le long terme, crises migratoires, défis liés à l’environnement, crise de l’état social, montée des extrémismes. Processus d’exclusion etc., autant de problématiques qui nécessitent des adaptations du travail social « classique » pour s’inscrire dans ses réalités multiples et offrir des solutions novatrices. <br /><br />La formation continue reste sans aucun doute un moyen adapté pour accompagner le changement et favoriser l’émergence de réponses innovantes au travers de propositions concrètes permettant rapidement la mise en œuvre de programme de formation centré sur l’évaluation des besoins, permettant en partie de faire face aux nombreux défis de ces périodes de changement.<br /><br />Si nous sommes investis dans ce domaine, c’est aussi au nom d’une conception particulière de la formation continue, au nom d’une vision de ce que celle-ci représente en termes de plus-values pour les professionnel-le-s, mais c’est avant tout et in fine pour leur permettre de relever les défis de la complexité du domaine du travail social, de favoriser la création d’un nouveau champ de connaissances afin de faire émerger des pratiques sociales utiles et novatrices aux terrains et au champ d’action concerné par le travail social favorisant ainsi la question du bien vivre ensemble. <br /><br />Cette vision du point de vue du formateur est-elle compatible avec celui du-de la professionnel-elle inscrit dans un cursus de formation ? <br />Ou s’inscrivent-ils-elles dans un processus servant avant tout l’amélioration de leur curriculum et l’acquisition de nouvelles compétences leur permettant surtout de s’engager dans une mobilité socioprofessionnelle intéressante du point de vue de leurs carrières ? <br /><br />Cette vision entre sans doute également en tensions avec les domaines de l’intervention sociale qui peuvent parfois se sentir en échec dans leurs objectifs d’autonomisation des individus et qui ont souvent des attentes démesurées sur la formation. La formation devenant vite le mauvais objet, sans analyse critique des effets délétères des politiques sociales mises en oeuvre dans un cadre de nouvelle gestion publique par exemple.<br /><br />Cette vision particulière du bien fondé et de l’importance de la formation continue se heurte également aux contraintes fixées en Suisse par un cadre légal strict, LFCo 2014.<br />Celui-ci est souvent délétère à la mise en place de formations continues en particulier aux travers des contraintes absurdes de la question de l’autofinancement attendu dans ce contexte. <br /><br />Le domaine de la formation continue s’inscrit dans le concept vertueux de la formation tout au long de la vie, si chacun reconnaît son importance, par contre les modalités de soutien pour en faire la promotion s’inscrivent dans un désert absolu et le cadre légal précité renvoie systématiquement la question de la formation continue à une responsabilité individuelle. Paradoxalement, il est attendu de celle-ci qu’elle contribue à l’amélioration « de l’égalité des chances effective entre les femmes et les hommes;
 de tenir compte des besoins particuliers des personnes handicapées; de faciliter l’intégration des étrangers; 
de faciliter la réinsertion professionnelle. » CFCo art.8 <br /><br />Les écoles de travail social de la HES-SO ont pour mission le développement de la formation initiale, de la recherche, mais aussi de la formation continue, si ces deux premiers pôles sont largement mis en valeurs et soutenus par les systèmes et par les instances politiques, la formation continue reste souvent le parent pauvre de cette triade. <br /><br />Peu de recherches en Suisse romande sont effectuées sur les questions, pourtant centrales, de la place de la formation continue dans les curriculum des travailleur-euse-s sociaux-iales.<br />Ni sur le sens que peut prendre pour les professionnels l’inscription dans des programmes de formation postgrades ou de formation continue cherchant à mettre en perspectives l’émergence de nouvelles problématique et la nécessité d’y apporter des réponses diversifiées servant le bien être collectif, et s’inscrivant souvent dans une critique nécessaire des politiques sociales mises en œuvre. <br /><br />L’étude de Stéphane Rossini et Catherine Lambelet 2011 sur Les conditions de formation continue dans le domaine de la santé et du travail social permet de relever des éléments jugés comme étant essentiels, afin de trouver des réponses à ces différents champs de tensions qui seront abordés dans l’atelier proposé. <br />

Mots clés :


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