Paternité et réhabilitation en toxicomanie: rôle de l'intervention sociale
Année : 2019
Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
SFEIR MECHERKANI NELLY (Liban) – nellysfeir701@hotmail.com
Résumé :
Nous proposons un projet qui se base sur les valeurs du travail social de la déclaration internationale de l’Association internationale des écoles de travail social et de la Fédération internationale des travailleurs sociaux adoptée en 2001. « Le travail social comme profession s’emploie à promouvoir le changement social et la solution de problèmes dans les relations humaines de même qu’il aide les personnes à se donner du pouvoir et à se libérer d’un plus grand bien-être... Les droits de la personne et la justice sociale sont des principes … travail social ».<br />Les mots clefs de cette définition qui sont e changement, se libérer, le vivre-ensemble, la justice sociale ont orienté le choix de l’action au centre de réhabilitation contre la toxicomanie pour les hommes au regroupement de Oum el Nour. L’intervention a eu lieu auprès de 8 bénéficiaires- pères et leurs familles de différentes régions et religions ayant des enfants âgés entre 6 et 12 ans, résidents au centre depuis au moins 3 mois. <br />Bien que présents dans le programme de la réhabilitation en toxicomanie, ces objectifs du travail social ne sont pas appliqués auprès des pères résidents et de leurs enfants. Les communautés thérapeutiques valorisent le changement qui doit venir de la personne elle-même. Mais il est pertinent de susciter la participation des membres de la famille (partenaires, enfants) pour favoriser et motiver l’engagement du toxicomane et sa persistance dans le traitement. L’Enfant voudrait retrouver le père qu’il a perdu avec les conséquences de la toxicomanie. Il a besoin des deux parents pour son développement d’« âge de raison entre 6 et 12 ans (Parent, 2008).<br />Cependant, les pères toxicomanes avaient une grande difficulté à continuer leur thérapie dans la communauté à cause de leurs familles. Leurs enfants refusaient l’absentéisme et ignoraient tout de la situation des pères. Ainsi, Leur implication dans l’action était considérée comme un soutien des pères résidents pour une reconstruction des interrelations familiales. <br />La théorie du changement permettait au bénéficiaire la liberté de choisir en travaillant sur le passage de la passivité à l’affirmation de soi et l’empowerment. Mais l’intervenant doit être en mesure « d’accepter » les rechutes dans l’addiction du client et l’encourager alors, en reflétant les expériences positives déjà accomplies. <br />L’approche structurale familiale a permis de travailler avec la famille en tant que système, et en même temps d’intervenir auprès de chaque membre. Elle est un outil pour la description des relations pathologiques ou du dysfonctionnement familial. En schématisant les conflits entre les personnes, l’intervenant arrive à lire la dynamique familiale dans une circularité.<br /> La méthode de Herbert issue de l’approche cognitivo-comportementale, facilitait l’apprentissage des compétences parentales des pères. Ils se sentent plus confiants et efficaces dans leur rôle de parents, retirent plus de satisfaction au fait d’être parents. Mais cette méthode ne respectait pas l’un des principes de base du travail social « la liberté de choix des personnes ».<br />Les interventions de groupe se basaient sur le renforcement positif de chaque père. Chacun évaluait son rôle parental, ses comportements et ses attitudes ainsi que le processus de la résolution des problèmes et de réduction des facteurs de risques de sa rechute. La dissolution du groupe se caractérisait par une évaluation du progrès faite par chacun afin de construire un réseau de sécurité entre eux.<br />La complémentarité du cadre théorique et des approches adoptées de l’intervention sociale présentaient des outils et des méthodes à l’intervenant pour intervenir selon l’ici et le maintenant de chaque situation. L’action auprès des pères -résidents m’a permis d’appliquer sur moi-même l’approche réflexive. Je me sens donc formée à m’arrêter, me questionner, trouver l’information nécessaire, le tout dans le but ultime de mieux accompagner l’autre pour un meilleur vivre-ensemble.<br />
Mots clés :
← Retour à la liste des articles