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« Aille.Aille Aille.Y’a du pain sur la planche » : Dialogues étudiants sur les liens entre le travail social et l’environnement dans la formation en travail social au Québec

Année : 2021

Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

DAGENAIS-LESPéRANCE JEANNE (Canada) – jeanne.dagenais-lesperance@umontreal.ca

Résumé :

Dans les dernières années, différents enjeux environnementaux ont occupé un espace médiatique important, de feux de forêt à inondations en passant par des joutes politiques autour d’enjeux de développement des énergies fossiles. Or, bien que les liens entre environnement et inégalités sociales fassent de plus en plus partie des discours, les recherches empiriques en travail social en français demeurent rares sur les liens entre l’environnement et le travail social(Centemeri, 2013; Dagenais-Lespérance et MacDonald, 2019; Ménochet, 2009). Dans de nombreux articles en anglais, la formation en travail social est identifiée comme un point de départ nécessaire pour entamer une réflexion à ce sujet(Dominelli, 2013; Jones, 2018; Powers et al., 2019). Ceci a donc constitué la bougie d’allumage de cette recherche. <br />Cependant, loin de se cantonner à une analyse documentaire, ce sont ici plutôt des dialogues étudiants qui ont été contenants et contenu à investiguer, soutenus par une méthodologie ethnographique féministe et guidée par un cadre théorique féministe et un cadre conceptuel nepantla (Anzaldúa, 1999; Haraway, 1988; Hill Collins, 2004; Naples, 2003). Plus précisément, cette recherche, constituant le projet de mémoire de maîtrise de l’autrice, s’est intéressée à mieux comprendre les expériences et réflexions étudiantes sur les liens entre l’environnement et le travail social, s’intéressant à les documenter à partir du parcours de formation. Les données qualitatives ont été recueillies par le biais de trois groupes de discussion en ligne, regroupant des personnes étudiant en travail social dans des universités québécoises. Une analyse thématique réflexive aura permis de dégager les constats principaux de ce mémoire. Une démarche réflexive a aussi accompagné ce processus de mémoire, et a été utilisée pour trianguler les données.<br />Les sept thèmes se dégageant ainsi des données seront partagés : (1) « De nature à crise du logement : une définition de l’environnement en discussion » (2) «Comment intervenir ? Des idées variées »(3) « Dans les marges des cours : des liens peu abordés » (4) « Entre privé et public : partager son vécu émotif » (5) « Entre individu et société : Questionner la formation ». (6) « Entre enseignement et apprentissage : s’outiller entre paires ». et (7) « Entre préventions et urgence : réfléchir la responsabilité professionnelle ». <br />Ces thèmes permettent de mieux comprendre les préoccupations étudiantes, et révèlent ainsi leurs propres dilemmes éthiques lorsque vient le temps d’aborder des enjeux professionnels aussi complexes. En effet, comment intervenir sur des enjeux environnementaux semblant parfois se situer plus «loin» du vécu quotidien de souffrance d’usagers et usagères de services sociaux? Comment les aborder dans des milieux qui n’abordent les personnes que sous l’angle de leur milieu social, mais non leur milieu physique de vie? Comment les intégrer dans des pratiques transformatrices et collectives en résistance aux tendances néolibérales d’interventions limitée à l’individu? Sur le plan méthodologique aussi, comment des épistémologies et approches féministes permettent-elles de donner un espace à la parole, aux émotions et aux entredeux, rejetant des catégories dichotomiques?<br />Ainsi, cette communication vise à contribuer aux savoirs qui seront partagés dans l’axe 1 du congrès, soulignant le potentiel transformateur des espaces de dialogues dans les milieux de formation. Ceux-ci s’avèrent essentiels à la fois pour mieux comprendre des enjeux, mais aussi pour se connecter, collectiviser des questionnements et, ultimement, favoriser des transformations écosociales profondes au sein même des institutions de formation. <br />

Mots clés :

Label environnemental, Formation, Equité sociale

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