REYNAUD CAROLINE (Suisse) – caroline.reynaud@hefr.ch
GUERRY Sophie (Suisse) – sophie.guerry@hefr.ch

En Suisse, les résultats du dernier Programme national de prévention et de lutte contre la pauvreté (OFAS, 2018) ont mis en évidence l’intérêt de davantage impliquer les personnes touchées dans l’élaboration et l’évaluation des mesures qui les concernent. Dès ce moment, la participation des personnes touchées par la pauvreté aux politiques publiques qui les concernent a été définie comme thème prioritaire au niveau de la Plateforme nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté (2019-2024). <br /><br />Entre 2018 et 2019, un projet participatif précurseur d’ampleur a été mis en œuvre par l’Association romande et tessinoise des institutions d’action sociale (ARTIAS). Ce dernier a invité 60 bénéficiaires de l’aide sociale de longue durée à participer à la définition de leurs besoins spécifiques et à l’amélioration de leur accompagnement. Quatre groupes de réflexion d’une quinzaine de personnes, animés par des équipes formées en méthodologie participative, ont été mis en place dans différentes villes de Suisse romande. Une dizaine de rencontres, ayant eu lieu sur une période allant de 9 à 12 mois, ont abouti à l’élaboration de 4 rapports décrivant les besoins et pistes d’amélioration mis en évidence par chaque groupe. <br />Dans la perspective de dégager des connaissances utiles à d’autres dispositifs de ce type, l’Artias a dès le départ souhaité que ce projet pilote soit évalué de manière scientifique. Une équipe de la Haute école de travail social de Fribourg a été chargée de l’évaluation de ce projet, afin d’en décrire les modalités de mise en œuvre et d’en identifier les principaux enjeux et effets tant au niveau individuel qu’à un niveau plus structurel. Une méthodologie qualitative et subjectiviste a été privilégiée, sous la forme d’entretiens menés avec différents acteurs/trices du projet et d’une analyse de la documentation produite au cours du projet. <br />Les principaux résultats de l’évaluation seront exposés dans la communication. En résumé, ceux-ci démontrent que le projet a eu des effets positifs importants sur les participant-e-s, à un niveau individuel et collectif, mais soulignent également que le projet n’a encore eu que peu d’impacts sur les pratiques concrètes des professionnel-le-s, l’organisation des services d’aide sociale ou les politiques publiques. A noter que les effets à ces niveaux dépendent grandement de la communication des résultats, qui est encore en cours. <br />Pour l’Artias, l’objectif était aussi de tester l’intérêt et la faisabilité d’un dispositif participatif dans le domaine de l’aide sociale. A ce propos, le projet a pu effectivement jouer son rôle d’exemple puisqu’il a déjà favorisé la concrétisation de telles démarches dans certains cantons romands.<br />Dans la mesure du possible, la communication proposée associera la description des effets de ce projet d’un point de vue scientifique (résultats de l’évaluation menée) à une présentation plus subjective à partir du point de vue de l’un des participant-e-s. <br />

Participation, Pauvreté, Politique sociale, Aide sociale