TRIONFETTI maria-cecilia (Belgique) – maria.cecilia.trionfetti@ulb.be

En Belgique, comme dans la plupart des pays européens, lors de la première vague de la pandémie, le nombre le plus élevé de décès liés au Covid-19 (64%) est survenu dans les maisons de repos (Sciensano, 2020).Cette crise sans précédent subie par les travailleur.euse.s et les résident.e.s a mis en lumière les dysfonctionnements structurels du modèle de prise en charge des personnes âgées, ainsi que la dégradation des conditions de travail au sein du secteur des soins de santé. En effet, l'évolution du secteur belge des maisons de repos est un archétype du phénomène de marchandisation des soins et des systèmes de santé au niveau européen (Deloutte et Nirello, 2017). Le travail du care consiste à donner une réponse adéquate aux besoins d’autrui (Molinier, 2013) et, dans le même temps, les directions des maisons de retraite développent des formes de management visant une diminution des coûts et une maximisation de profits. Le lean management, propre au secteur productif, s’impose dans le secteur du care (Trionfetti et Hirzt, 2021). A l’instar du milieu hospitalier, l’introduction de la démarche qualité transforme le lieu de travail en terrain d’affrontement entre logiques professionnelles et logiques managériales (Hirata, 2002). <br />Dans ce cadre, de quelle qualité parle-t-on ? la mise en place de la participation des résident.e.s et leurs familles peut-elle se traduire par un « dispositif d’élargissement de l’espace démocratique » (Parazelli, 2009) y compris dans le contexte local de travail ou est-elle vouée à agir comme dispositif rationalisateur (Martin, 2009) ? En quoi l’implication accrue des usager.e.s dans la définition des procès de travail renforce ou fragilise la place du personnel de soins ?<br />Pour apporter des éléments de réponse et réfléchir aux relations entre participation, épanouissement et épuisement, nous analyserons les sens donnés à la participation des usager.e.s par le personnel de soins en maison de retraite et par les résident.e.s. Au niveau méthodologique, la présentation s’appuie sur des données qualitatives recueillies par le biais d'entretiens semi-structurés, individuels et collectifs, menés auprès des travailleur.euse.s et résident.e.s (en cours) des maisons de retraite à Bruxelles et en Wallonie. L'ensemble des données mobilisées s'inscrit dans le cadre d'une recherche doctorale en cours sur les mécanismes de prévention de la santé au travail et l'analyse de la mobilisation des savoirs collectifs pour rendre visibles les risques professionnels.<br />