Participation des jeunes à l’amélioration du bien-être à l’école
Année : 2022
Thème : Quelle reconnaissance de la parole des jeunes au sein de l’intervention et de la recherche action ?
Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...
Auteur(s) :
PIERRE Amélie (Belgique) – amelie.pierre@fundp.ac.be
BUCHET Odile (Belgique) – ob@sdj.be
MARX g (Belgique) – guy.marx@henallux.be
Résumé :
Depuis 2016, le Service droit des jeunes (SDJ) réalise des animations au sein des écoles secondaires de la province de Luxembourg sur base d’un outil de prévention au moyen d’un jeu de plateau « l’as de l’A.S. (accrochage scolaire) » afin de recueillir la parole des élèves sur le bien-être à l’école. 87 animations en classe ont été menées par l’AMO et ses partenaires entre 2016 et 2021 dans 13 établissements scolaires des territoires des divisions d’Arlon et de Neufchâteau. Initialement, les données recueillies faisaient l’objet d’une analyse rapide par les travailleurs sociaux et étaient relayées aux directions respectives. Au fil du recueil, constatant une forme de récurrence dans les données récoltées, l’AMO met en place un projet de recherche, en collaboration avec le centre de recherche FoRS de l’Henallux (initialement Christine Biston et Guy Marx) afin d’améliorer cette phase de l’animation et de donner une portée plus large aux données récolées. À l’origine de la collaboration du SDJ avec l’Henallux se trouve précisément cette préoccupation de porter la parole des élèves pour aboutir à des changements concrets en nous assurant que cette parole soit correctement entendue. Nous pouvons considérer ce projet comme une recherche action (Morrissette, 2013), principalement en ce qu’elle est initiée et portée par un organisme de l’aide à la jeunesse, mu par une volonté d’amélioration des pratiques et qu’elle articule de manière itérative planification, action, observation et réflexion.<br />C’est par le biais de l’outil de prévention « l’as de l’A.S. » que s’est déroulé ce qui, du point de vue d’une recherche inductive inscrite dans le paradigme compréhensif, s’apparente à un recueil des données exploratoires portant sur les perceptions des élèves en matière de bien-être à l’école. Le croisement des données a permis la formulation des hypothèses de recherche qui ont ensuite été testées de manière quantitative par questionnaires auprès de la même population. <br />Notre communication, inscrite dans l’axe 2, interroge les logiques de reconnaissance de l’expérience des jeunes au fil du dispositif d’intervention et de recherche action. L’enjeu est de taille. En effet, les élèves passent beaucoup de temps à l’école. Il est, par conséquent, nécessaire qu’ils s’y sentent bien. Des données exploratoires recueillies grâce à l’outil, il apparait qu’au-delà des quelques idées à priori farfelues, les élèves saisissent véritablement l’occasion de s’exprimer et de proposer des pistes d’amélioration concrètes. Cependant, il arrive encore régulièrement que certains élèves ne comprennent pas ce qui est attendu d’eux et semblent peu familiers à une logique de participation. Certains précisent « à quoi ça sert puisque ça ne changera rien ? » ; d’autres n’imaginent même pas qu’ils sont légitimes à s’exprimer en la matière ou n’arrivent pas à se projeter, tant ils semblent habitués à vivre leur scolarité passivement. Les réactions des élèves témoignent d’une certaine dévalorisation de leur propre expertise. La parole des élèves concernant leur bien-être à l’école semble marginale alors qu’il s’agit véritablement d’un droit reconnu par l’article 12 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant (Belgique, 1991). Il importe dès lors de favoriser leur participation active en la matière. A l’origine de la collaboration du SDJ avec Henallux se trouve précisément cette préoccupation de porter la parole des élèves pour aboutir à des changements concrets en nous assurant que cette parole soit correctement entendue. <br /><br />Chercheur-e-s et intervenante interrogent ce dispositif à partir de la notion de reconnaissance de la parole des jeunes. Comment créer les conditions de son expression et de son renforcement ? Comment permettre aux jeunes d’envisager leur bien-être et leur adhésion à la scolarité sans pénétrer leur intimité ? Et enfin, comment relayer leur parole afin de renforcer les possibilités de changements dans le sens de leur mieux-être ? <br /><br />
Mots clés :
Recherche-action, Participation, Jeunes Bien-être
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