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GNÄDIG Lea (France) – leagnad@hotmail.fr
MASSON daniel (France) – d.masson@arseaa.org

Aujourd’hui, les politiques sociales et médico-sociales tendent à toujours mieux considérer la personne en situation de handicap : il ne s’agit plus de décider ou de faire pour, mais d’accompagner l’usager dans le faire par. Dans ce cadre, un pôle d’établissements sociaux et médico-sociaux a mis en place un dispositif de formation pour ses usagers, sous l’objectif de se former pour apprendre et apprendre pour savoir faire. <br />Ce dispositif de formation pour des adultes en situation de handicap s’inscrit dans les orientations de la loi du 2 janvier 2002 qui fixe les nouvelles règles relatives aux droits des personnes en situation de handicap, replaçant de fait l’usager au centre du dispositif. Elle installe, au sein du secteur, les notions de participation, d’engagement, d’inscription et d’inclusion dans la vie sociale. <br />Pour l’Arseaa, il s’agit donc de passer de démarches traditionnelles d’élaboration de savoirs sur le public à celles d’élaboration de savoir avec le public en initiant une réflexion et un travail d’articulation des lois, des accompagnements et des transmissions de savoirs. Dans une volonté de veille prospective sur les enjeux du secteur social et médico-social, l’Arseaa impulse des pratiques « innovantes et inspirantes » (Assemblée Générale, 2018). <br />C’est dans la déclinaison opératoire de ces orientations que le Pôle Adultes Henri Cros va développer l’accompagnement de l’usager dans le rôle d’acteur de son projet de vie et de citoyen, à travers une offre de formations non professionnalisantes pour les usagers du pôle. L’évaluation de ce dispositif de formations fait l’objet d’une démarche de recherche participative, dite Recherche-Intervention (Marcel, 2020) en partenariat avec l’UMR EFTS. Elle mobilise le cadre théorique de l’évaluation écologique (Younes, 2010) qui se caractérise par la mise en synergie de trois modèles, celui de la mesure, celui de la valeur et celui de la gestion (Bonniol & Vial, 1997). Cette démarche, menée sur deux ans, vise à la fois la production de savoirs sur le dispositif (en s’appuyant sur les expériences, le vécu et l’émancipation des usagers) mais aussi l’accompagnement des évolutions du dispositif. Il s’agit de stabiliser et de mettre en œuvre un dispositif d’évaluation participative, mobilisable à une échelle plus large au sein de l’Arseaa : un observatoire des formations. La mise en œuvre de ce dernier mobilise, aux côtés des chercheurs et au travers d’instances collaborative (CoPil et GTra), les différents acteurs impliqués : formateurs, professionnels et usagers. Chacun peut alors se positionner et prendre part à la production de savoirs, renforçant ainsi la volonté d’engagement de l’Arseaa dans le grand mouvement des politiques et le changement de paradigme dans la prise en charge des usagers. Les méthodes et outils qualitatifs et quantitatifs déployés sont soumis aux différents acteurs, actant leur participation effective, bien que variable, dans les différentes étapes qui jalonneront la recherche. <br />Ils permettront l’élaboration d’éléments empiriques précis, couvrant un empan important (grâce au modèle écologique de l’évaluation) et assumant les exigences de systématicité, de fiabilité et de validité qui caractérisent les démarches scientifiques, y compris de recherches participatives. Il semble important de rappeler que, dans une période où les questionnements liés à l’accompagnement des personnes en situation de handicap sont de plus en plus pressants, cet outil permettra de capitaliser des informations et de les rendre disponibles pour les instances de gouvernance de l’Arseaa et constituera un outil stratégique d’aide à la décision et à l’accompagnement au changement de la formation.

Recherche-action, Evaluation, Formation