La participation des jeunes: la contribution des voix des jeunes

Année : 2022

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

KHOURY Emmanuelle (Canada) – Emmanuelle.khoury@gmail.com
MacDonald Sue-Ann (Canada) – sueann.macdonald@umontreal.ca

Résumé :

Les politiques gouvernementales québécoises accordent une place importante à la participation citoyenne des jeunes. Elles visent à créer des espaces pour que les jeunes soient respectés et entendus dans le but de mobiliser une citoyenneté active pour les jeunes aux parcours de vie différenciés (Greissler et al., 2020). De plus, avec le développement des réseaux intégrés jeunesse au Québec, le ministère de la Santé et des services sociaux évoque l’importance de mettre de l’avant des approches d’intervention par, pour et avec les jeunes. Le ‘avec’ sous-tendent la priorité donnée à la participation des jeunes dans la création des nouveaux dispositifs de services, mais soulève des questionnements importants, tel que ‘dans quelle mesure les voix des jeunes contribuent réellement au développement d’approches, des espaces et de modèles de soins adaptés?’.<br /><br />Dans cette communication, nous proposons une réflexion autour de deux grands projets qui portent un regard sur la prévention de la fragilisation des trajectoires de vie des jeunes en misant sur leur participation. En partant du sens que donne les jeunes à leurs expériences, leurs droits, leurs besoins mais aussi leurs aspirations, ces projets mobilisent un travail de proximité et de partenariat auprès des jeunes pour promouvoir leurs voix, faire développer leur talents et capacités de leadership dans une démarche de réappropriation de pouvoir d’agir. Notre perspective soutien que cette prise de parole des jeunes oblige une mutation et transformation des savoirs et des pratiques. Cette approche mobilise également un processus de recherche qui aide les jeunes à s'exprimer et à créer des espaces plus sécuritaires pour exprimer leur point de vue (Lundy et McAvoy, 2012). Le premier projet décrit la création des réseaux intégrés jeunesse à travers le Québec, nommé Aire ouverte. Les sites Aire ouverte s’appuient sur une approche participative et partenariale qui est au cœur du cadre de référence ministérielle québécoise : « La vision d’Aire ouverte doit donc non seulement être développée en construction avec les jeunes, mais aussi avec une multitude de partenaires intersectoriels (organismes communautaires, réseaux de l’éducation et de l’emploi, municipalités) et intraétablissement. » (MSSS, 2021, p.11). Le deuxième est un projet de recherche-action qui vise la Prévention de l’itinérance jeunesse, réunissant des comités de chercheurs, de praticiens et de jeunes. Le comité jeunes est axé sur la création d’un espace participatif citoyen, de « résistance et de résilience » (Akom et al., 2008), pour mobiliser leurs savoirs, talents et capacités de leadership. Le but étant de développer un cadre de prévention de l’itinérance propre au Québec, s’appuyant sur des savoirs scientifiques, pratiques et expérientiels.<br /><br />Nous utilisons des perspectives axées sur les droits de jeunes, la participation jeunesse et la place centrale des savoirs expérientiels afin d’explorer comment ces projets contribuent au développement des jeunes et aux pratiques d’intervention axé sur la dignité et la reconnaissance des multiples formes de savoirs. Cette posture maintient que les situations complexes, telles que les jeunes en situation de vulnérabilité, doivent être abordées à travers plusieurs sources de connaissances. Ces approches « substantielles et robustes » offrent des contrepoids aux connaissances expertes « dispersées et divisées » sur des sujets complexes (Baillergeau et Duyvendak, 2016, 408).<br /><br />Notre communication s’articule autour de quatre grandes questions de réflexion : 1) comment promouvoir la participation citoyenne des jeunes ? 2) Comment ne pas reproduire les rapports de force typique selon la dichotomie adulte/jeune ? 3) Quelles sont les formes de participation et d’engagement des jeunes qui ont un sens pour eux, mais qui sont peut-être difficiles à appréhender? 4) Comment favoriser le dialogue sur les différentes formes de savoirs et de participation sans les hiérarchisés?<br />

Mots clés :

Citoyenneté, Épistémologie, Participation, jeunes

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