LAMBERT Annie (Canada) – Annie.Lambert@usherbrooke.ca
CARRIER Sébastien (Canada) – sebastien.carrier@usherbrooke.ca
ROY Philippe (Canada) – philippe.roy5@usherbrooke.ca

Depuis 2015, nous développons, à l’École de travail de l’Université de Sherbrooke différents projets d’implication des usagers à travers plusieurs activités pédagogiques. “Où sont donc les personnes concernées dans nos programmes de formation” est la question ayant initié les chantiers favorisant l’implication des usagers auprès des futurs travailleurs sociaux. Nous présentons ici le point de vue des formateurs impliqués dans ces chantiers. <br />Au sein des parcours professionnalisants de notre formation de baccalauréat et de maîtrise en travail social, les étudiants sont appelés à développer différentes ressources et compétences à travers des activités professionnelles signifiantes les préparant à l’exercice de leur future profession. C’est dans le cadre d’activités pratiques mais également d’activités théoriques que les usagers sont amenés à exprimer leurs voix à partir de leurs savoirs d’expérience et ce, pour différents niveaux de participation par exemple, le témoignage, la construction ou encore l’évaluation d’activités pédagogiques. C’est ainsi que nous nous inscrivons dans un travail de coconstruction avec les usagers et les étudiants. À partir de nos expériences, l’intention de notre présentation est de dégager notre point de vue de formateurs, plus particulièrement sur les mécanismes favorisant le dialogue et le croisement des savoirs.<br />En effet, l’implication des usagers au sein de nos formations s’appuie sur les concepts de croisement des savoirs (scientifiques, pratiques et expérientiels) et de réduction de la distance. Dans cet esprit, une reconnaissance de l’ensemble des types de savoirs est d’une part essentielle, assurant une équitable valeur pour chacun. D'autre part, la rencontre entre étudiants, formateurs et usagers sensibilise aux rapports de pouvoir en présence et active la réflexion sur ces écarts qui peuvent freiner l’exercice du travail social. <br />À partir de ce cadre pédagogique, nous souhaitons illustrer notre propos par trois exemples de participation des usagers dans le cadre de la formation en travail social. Nous explorerons donc l’utilisation d’un outil technologique, l’outil Baromètre, comme médiateur à la rencontre entre usagers et étudiants dans un atelier pratique, la co-construction d’un laboratoire d’intervention sur les réalités autochtones mettant au premier plan les savoirs d’expérience ainsi que l’élaboration et l’actualisation d’une école d’été intensive offerte à un groupe mixte d’usagers et d’étudiants. Pour chacune de ces activités, nous explorerons les formes de dialogue et d’expression possibles afin de prendre en compte la voix des usagers, mais également celle des étudiants et des formateurs dans un exercice de croisement des savoirs.<br />La présentation de ces différentes illustrations d’implication des usagers dans la formation en travail social nous permettra de soulever plusieurs enjeux en présence dans ce type d’activités, qu’ils soient éthiques ou politiques, du point de vue des formateurs. C’est le cas notamment de la réflexivité de ces derniers sur leurs privilèges et les moyens de s’engager dans une démarche empreinte de reconnaissance et de justice sociale. Mais plus encore, la présentation suscitera la discussion sur les limites mais surtout les potentialités de l’implication des usagers dans les formations en travail social, menant à une formation bonifiée mais également à la propulsion du pouvoir d’agir pour les usagers et pour l’ensemble des acteurs en présence

Implication des usagers, formation en travail social, croisement des savoirs