Une émission de radio pour croiser les voix

Année : 2022

Thème : Ou comment étudiants en travail social et personnes concernées relèvent le défi d’une œuvre commune

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

COMETTI Edwige (France) – ecometti@erasme.fr

Résumé :

Cette communication porte sur une expérience collaborative conduite dans le cadre d’un module de formation à destination d’étudiants en formation DEES et DEAS . Un temps de formation au concept de participation mené avec un Groupe d’Entraide Mutuelle qui développe la radio comme un outil d’expression. <br />Notre questionnement de départ s’appuie sur des constats concernant le droit à la participation des personnes accueillies, accompagnées ou hébergées, qui peine à se mettre concrètement en œuvre depuis plus de 20 ans, alors que par ailleurs les termes d’« empowerment », « pouvoir d’agir », « usager-citoyen » font l’objet d’un véritable engouement sémantique dans le champ du travail social, mais gagnent aussi les référentiels métiers et sont repris dans les préconisations de plusieurs rapports sur le sujet. <br />A travers la réalisation d’une émission de radio sur la base d’une collaboration entre étudiants et personnes concernées, nous nous sommes intéressés aux freins qui pénalisent une participation concrète et effective des personnes concernées en questionnant la place des stéréotypes et des préjugés, celle des dispositifs existants ou encore de l’intentionnalité politique. Qu’est-ce qui empêche cette participation des personnes à ce qui les concerne, notion de participation que nous nous attacherons par ailleurs à définir ?<br />Nous faisons ici l’hypothèse qu’il ne peut y avoir de participation sans négociation. En ce sens, l’approche centrée sur le développement du pouvoir d’agir des personnes et des collectifs , sur laquelle nous nous sommes appuyés tout au long de cette expérience, propose un cadre à la fois méthodologique et théorique rigoureux et éthiquement viable dans cette finalité pour nous donner les moyens de cette participation.<br />Notre communication rendra compte à la fois des conditions que nous avons réunies en amont et tout au long de cette démarche en nous focalisant sur quatre points :<br />-Le préalable d’une déconstruction de nos représentations mutuelles pour un dépassement des clivages oppositionnels : personnes accompagnées / travailleurs sociaux ; personnes valides / non valides ; sachants / non-sachants. La nécessité de se décaler pour opérer un changement de regard sur l’autre et mettre en réflexion ses postures professionnelles.<br />-La place effective au savoir expérientiel : comment celui-ci vient questionner les rapports de pouvoir face aux formateurs/travailleurs sociaux/étudiants considérés comme des experts ?<br />-Des conditions à réunir pour une reconnaissance de la parole de chacun = se sentir légitime à s’exprimer, s’autoriser à prendre et à porter sa parole, contribuer ainsi à la construction d’une parole collective questionne les modalités nécessaires à mettre en place pour garantir la prise en compte de toutes les voix.<br />-Les modalités du processus de négociation : un certain lâcher-prise pour s’engager dans cette démarche qui passe notamment par l’écoute et le respect de la parole de l’autre, alors même qu’on ne partage pas toujours son point de vue.<br />Nous conclurons cette communication en ouvrant des perspectives plus larges sur la question de la participation dans le champ actuel du travail social, entre effet d’annonce et volonté d’aller vers une société plus juste.<br />

Mots clés :


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