Quels outils et quelles conditions permettent de favoriser l’autodétermination des personnes vulnérables en institution ?

Année : 2022

Thème : Retour sur l’évaluation du dispositif Dediĉi<br /><br />

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

CHRISTEN guillaume (France) – g.christen@praxis.alsace

Résumé :

L’ambition de la Loi française du 11 février 2005 affiche la volonté de reconnaître la personne en situation de handicap comme un citoyen à part entière. Elle place la personne au centre du dispositif, mais affirme aussi la participation des personnes à l’ensemble des décisions qui les concernent. Désormais les usagers et leur parole bénéficient d’une reconnaissance et d’une légitimité dans la construction des choix stratégiques des établissements médico sociaux. La requalification de l’expertise des personnes en situation de vulnérabilité demande aux établissements médico sociaux de mettre au travail la question de l’autodétermination (Wehmeyer et Sands, 1996). <br />Or, derrière la « magie » du mot autodétermination, il apparait que les résidents ont encore peu de pouvoir de décision et d’occasion de s’autodéterminer sur certains aspects de la vie institutionnelle. En effet, la réalisation de ces objectifs éthiques et intégratifs demande d’observer les conditions à leur réelle mise en application (Pluss, 2016). Précisément, ce processus ne peut se développer que dans des conditions particulières et notamment un environnement qui offre à la personne des opportunités de vivre de nouvelles expériences (Haelewyck, 2013). L’établissement d’accueil apparaît comme un partenaire essentiel où la vie institutionnelle participe à améliorer l’image et l’estime de soi (Voizot, 2011). Or, l’autodétermination n’engage pas seulement les institutions mais mobilise les proches, la personne accompagnée et suppose une évolution des pratiques pour les professionnels. <br />Notre proposition a pour thème principal l’autodétermination des personnes en situation de handicap et s’intéresse plus particulièrement aux moyens et aux conditions permettant de favoriser l’autodétermination en institution. Notre étude se focalise sur la méthode portée par l’association Dediĉi qui propose une innovation sociale nouvelle permettant de répondre aux enjeux de l’autodétermination et de défense les intérêts des personnes, parmi les plus vulnérables. Pour cela, le postulat de Dediĉi (Lemoine et Meichler, 2019) est d’initier un triangle réunissant la personne vulnérable, sa défense ultime et celui qui s’occupe de la situation (le professionnel), de manière à apaiser les relations entre les différents acteurs, en prenant d’abord en compte les attentes de la personne vulnérable. Ce triptyque offre les conditions aux personnes accompagnées de reprendre la main sur la conduite de leur propre vie avec l’appui d’eux-mêmes et la figure du « défenseur ultime ». <br />Notre contribution revient sur la recherche-action qui accompagne et évalue les apports de la méthode Dediĉi. Il s’agit de mettre à l’épreuve le modèle afin de s’interroger en quoi il permet l’amélioration attendue de l’accompagnement de la Personne vulnérable. D’un point de vue méthodologique, notre propos s’appuiera sur une enquête de terrain conduite à partir d’entretiens semi-directifs (une quarantaine) auprès des personnes accompagnées, des défenseurs et des professionnels. <br />Les résultats présentés alimenteront l’axe 1 et viendront questionner les possibilités et les conditions de prise en compte de la parole des personnes vulnérables en institution. Les principes de l’autodétermination viennent-ils transformer les pratiques, voire les identités professionnelles ? Enfin, la recherche consiste à mettre à l’épreuve la réalité de cette théorie. Est-elle susceptible de faire émerger de nouvelles légitimités et de nouveaux pouvoirs entre les établissements médio sociaux, les familles et les personnes en situation de vulnérabilité ? Enfin, la recherche interroge la transférabilité du modèle vers d'autres publics, comme la problématique de la dépendance des personnes âgées. <br />

Mots clés :

Intervention sociale et travail social, Expertise sociale, Le travail de care, autodétermination

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