Comprendre l'engagement des membres de collectifs de sensibilisation à l'environnement et les raisons de tenir face aux difficultés à susciter l'adhésion d'un public peu convaincu par les causes environnementales
Année : 2022
Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
PHILIPPART DE FOY silvie (Belgique) – silvie.philippart@gmail.com
Résumé :
Le mouvement de lutte pour le climat a pris une ampleur importante ces dernières années en Belgique. À titre d’exemple, née en 2008, la coalition climat rassemble plus de70 organisations et fait pression sur le monde politique pour que celui-ci prenne des mesures fortes en faveur de la justice climatique. De nombreuses actions et mobilisations ont été menées par des groupes très divers : marches, actions de désobéissance civile, grèves des jeunes, mais aussi rassemblements citoyens et initiatives locales. À côté des grandes associations bien connues et actives dans la lutte pour l’environnement, de plus petites initiatives citoyennes et bénévoles ont vu le jour dans des quartiers, des villages et des villes.
Cette large prise de conscience citoyenne s’accompagne d’une question cruciale sur la redistribution des richesses et les inégalités sociales. En effet, la crise climatique tend à augmenter les inégalités et à fragiliser encore plus les populations déjà précaires.
Malgré les discours sur la volonté d’inclusion et de justice sociale au sein du mouvement pour le climat, un des constats mis en évidence par rapport à ce mouvement est que le public qui le compose reste très homogène : majoritairement blanc, plus diplômé et plus aisé que la moyenne, peu diversifié en termes d’origines et de parcours, maîtrisant un langage et des codes peu accessibles. En ce sens, il n’est pas représentatif de la diversité de la société.
Pour certains militants, l’écologie est un outil de libération qui ne peut pas n’être que destiné aux classes blanches et privilégiées. Mais dans les faits, les personnes appartenant à des franges fragilisées, précaires ou minoritaires sont absentes des discussions et des actions. Plus encore, leur parole et leur vécu sont souvent disqualifiés.
Comment les membres de collectifs de lutte pour l’environnement envisagent-ils leur rapport avec les publics auxquels ils destinent leurs actions et quel impact cela a-t-il sur leur engagement ? Quel regard portent-ils sur cette absence de diversité? Quelles stratégies mettent-ils en œuvre pour favoriser ou non l’adhésion et l’engagement de ces personnes qui peuvent sembler loin des enjeux climatiques de par leur situation ou parcours de vie ?
Pour tenter de répondre à ces questions, trois terrains seront explorés au moyen d’entretiens semi-directifs et d’observation participante. Le premier concerne une jeune initiative de transition installée dans un quartier social dans le Brabant Wallon et composée d’une poignée de bénévoles. Le deuxième terrain est un écocentre dans le Hainaut où se donnent des formations d’écologie appliquée. Le troisième terrain est un réseau intersyndical de sensibilisation à l'environnement dans lequel travaillent des personnes salariées.
Mots clés :
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