Crise climatique et transition socioécologique : vecteurs de transformation de l’action collective en développement des territoires ?

Année : 2023

Thème : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

BOURQUE Denis (Canada) – denis.bourque@uqo.ca – Chercheur
MORIN Lucie (Canada) – lucie.morin.5@umontreal.ca
LE DORZE-CLOUTIER genevieve (CANADA) – genevieve.le.dorze-cloutier@umontreal.ca

Résumé :

La crise climatique et la transition socioécologique sont des enjeux planétaires qui concernent l’État, le marché, les scientifiques et la société civile pour innover dans les manières de se déplacer, de produire, de consommer, de se loger, etc. (Waridel, 2019). Ces changements de modes de vie peuvent émerger de processus de démocratie locale et de solidarité, tels que ceux mis en œuvre par les démarches d’action collective territorialisée (DACT) dont on dénombre près de 300 exemples au Québec. Nous définissons les DACT comme les instances plus ou moins formelles de collaboration réunissant des organisations des secteurs public, privé ainsi que du tiers secteur sur un territoire donné (Keast et Mandell, 2014). Celles-ci, par la mobilisation des acteurs du territoire, ciblent des enjeux collectifs reliés aux conditions et à la qualité de vie dans le but de réaliser des actions collectives répondant à des priorités identifiées de manière concertée. Celles-ci semblent peu axées sur les enjeux environnementaux et climatiques, mais des initiatives existent ou émergent autour de thématiques telles que : transports collectifs ou actifs, circuits courts, lutte contre les îlots de chaleur, systèmes alimentaires locaux, conversion d’immeubles, mobilisation contre le déboisement, etc. Ces nouvelles formes d’action collective sont-elles des vecteurs de mobilisation citoyenne et ont-elles une portée transformatrice et politique (Montambault, Bherer et Cloutier, 2021)?

Les DACT ont une forte expertise dans l’agir-ensemble en développement social (Bilodeau et al., 2014 ; Lachapelle et Bourque, 2020) qu’elles pourraient mettre au service de la lutte à la crise climatique et à la transition socio-écologique. Les DACT sont soutenus et accompagnés par des intervenant.e.s collectif.ve.s, c’est-à-dire des personnes dont les cibles d’interventions sont les groupes, les organisations et les collectivités. Selon Comeau (2010), les intervenant.e.s collectif.ve.s peuvent apporter une contribution significative en matière d’actions collectives environnementales étant donné leur expertise pour identifier et intervenir sur les éléments qui viennent s’ingérer dans les solidarités.

Cette communication se fonde sur une recherche qualitative basée sur une étude de cas multisites (Stake, 2006) menée dans 8 territoires au Québec. Cette recherche vise à comprendre comment les DACT peuvent être contributives aux efforts collectifs à fournir face à la crise climatique et pour assurer la transition socioécologique. Elle s’inspire notamment de la théorie de l’acteur-réseau (Akrich, Callon et Latour, 2006) pour expliquer quels sont les arrangements entre les entités humaines et non humaines qui permettent l’émergence et la solidification de la transition dans les DACT. Les résultats préliminaires indiquent dans un premier temps que l’intégration des enjeux sociaux et environnementaux passe notamment par l’autonomie alimentaire. Dans un deuxième temps, même si les DACT reconnaissent l’importance de la participation citoyenne, le niveau d’implication des citoyens est très variable d’un cas à un autre, et qu’il existe une forme de tension entre l'environnemental et le social qui peut créer des obstacles à l'implantation de la transition dans les DACT.

S'inscrivant dans l’axe 1 du congrès, cette communication abordera les thèmes suivants : 1- Quels sont les processus à l’oeuvre dans l’élaboration et le déploiement d’actions collectives issues de DACT et qui s’adressent à la crise climatique et à la transition socioécologique ? 2- La place ainsi que l’influence qu’exercent les habitants dans la manière de définir et d’agir collectivement sur la transition socioécologique ? 3- L’apport et les rôles des intervenant.e.s collectif.ve.s pour favoriser le développement des actions collectives qui s’adressent à la crise climatique et à la transition socioécologique ?

Cette proposition est soutenue par une équipe de recherche partenariale incluant des chercheurs d'Écoles de travail social de trois universités au Québec (UQO, Université de Montréal et UQAT) et d'organisations à but non lucratif œuvrant en développement social et des collectivités.

Mots clés :

Concertation locale, Action collective, Protection de l’environnement, Crise climatique et transistions

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