PERREIN Nicolas (France) – nicolas.perrein@irtsca.fr – Enseignant ou formateur
VERNAY Marion (France) – marion.vernay@irtsperpignan.fr

Au cours des dernières décennies, nous avons pu observer une évolution rapide des crises d’ampleur européenne et internationale : migratoire, écologique, sanitaire, numérique, identitaire avec la montée des nationalismes, crise des vocations en travail social et la confrontation à des problématiques de plus en plus importantes concernant les publics.
Dans la mesure où ces crises s’inscrivent dans un espace qui dépasse les frontières, les travailleurs sociaux doivent pouvoir partager rapidement les pratiques qu’ils mettent en œuvre pour y faire face, dans cet environnement transnational. Cette injonction s’ajoute à celle des réformes de la formation en travail social qui imposent une ouverture internationale pour soutenir l’employabilité des apprenants.
En ce sens, la mise en place d’équipes et de dispositifs internationaux dans les établissements de formation en travail social est indispensable. Ainsi, de nombreux établissements ont fait le choix de soutenir la mobilité des personnels et des apprenants afin qu’ils puissent aller découvrir d’autres réalités, s’inspirer de pratiques innovantes, se former... Cette démarche est facilitée par l’engagement des institutions européennes et régionales.
Les équipes impliquées dans les relations internationales, dans une visée pédagogique ou de recherche, ont acquis ces dernières année une expérience conséquente et porteuse de réelles connaissances et compétences permettant d’assurer la construction de réponses adaptées aux évolutions sociétales.
Cependant, les activités internationales dans les établissements de formation en travail social sont insuffisamment considérées et directement impactées par les réformes successives qui fragilisent les dispositifs.

La place de l’international dans la formation en travail social comme levier pour faire émerger de nouvelles pratiques en réponses aux crises :

La dimension internationale est transversale à tous les secteurs et toutes les problématiques du travail social. Elle concerne l’ensemble des acteurs, apprenants, équipes pédagogiques, administratives, de recherche, professionnels en exercice et personnes concernées.
Elle peut être support d’élaboration de projets et soutiendra la construction de réponses innovantes à des problématiques partagées, souvent à partir de l’identification de pratiques émergentes. Elle peut être support de mobilités de personnes. Elle soutiendra alors la construction de postures nouvelles, interculturelles, éthiques, favorisera une plus grande réflexivité et permettra l’acquisition d’une plus grande adaptabilité, réactivité et créativité, autant de compétences incontournables dans nos sociétés en crises.
En outre, le projet international peut constituer en lui-même une réponse à l’une des crises majeures du travail social, à savoir l’épuisement dans la fonction et la perte de ressources innovatrices des équipes. En effet, il permet de soutenir les professionnels dans le questionnement de leurs modes d’intervention et de redonner du sens à leurs actions et leurs missions par la rencontre d’acteurs d’autres pays et la découverte de réponses différentes à des problématiques communes.
Ainsi, les référents internationaux doivent être en capacité d’innover et de faire émerger de nouvelles pratiques et approches de la formation en travail social et ce en s’appuyant sur une stratégie d’établissement et des moyens dédiés.
La communication s’attachera à montrer, à partir de nos expériences de référents internationaux, les différentes dimensions de l’approche internationale dans la formation en travail social et l’importance aujourd’hui de l’inscrire comme un outil incontournable en tant qu’espace d’apprentissage, de théorisation, et d’innovation permettant de faire face aux défis contemporains du travail social.

Compétence, Formation, Travail social international