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L’épistémologie post-pauvreté : les résultats de l’espace collaboratif « Croiser les savoirs avec tou.te.s ».

Année : 2023

Thème : Un tiers-lieu réflexif sur la recherche participative associant personnes ayant l’expérience de la pauvreté et/ou de l’exclusion sociale, chercheur.e.s et praticien.ne.s de l’intervention sociale : une pratique émergente reposant sur un partenariat désormais incontournable

Type : Analyse d'expérience : d'intervention, de formation, de recherche...

Auteur(s) :

NORMAND valérie (FRANCE) – vnormand@hotmail.com – Professionnel
VERNAY Marion (France) – marion.vernay@irtsperpignan.fr
BOUSQUET Cathy (France)
RIEFFEL maud (France) – maud.rieffel@irtsca.fr
GREIVELDINGER Noëllie (France) – noellie.greiveldinger@cg66.fr
PIOU ILIASSI Elsa (France) – elsa_piou@yahoo.fr

Résumé :

Depuis 2019, l’Espace collaboratif « Croiser les Savoirs avec tou·te·s » rassemble des partenaires liés par la conviction que la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale a besoin de connaissances co-construites entre différents types de savoirs, y compris le savoir d’expérience de ceux et celles qui vivent ou ont vécu des situations de pauvreté ou d’exclusion.

Les partenaires fondateurs de cet espace, signataire d’une convention en 2019, sont le CNRS (via le GIS Démocratie et Participation), le Conservatoire National des Arts et Métiers (Cnam) et le mouvement ATD Quart Monde. Sont associés le Centre social des trois Cités et la Fédération des Centres Sociaux (FCSF), Faire Economie Sociale et Solidaire et le Conseil départemental des Pyrénées-Orientales.

Cet espace collaboratif contribue à l’élaboration d’une « épistémologie post-pauvreté » : un ensemble de pratiques et de réflexions qui vise à produire des connaissances et à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale en mettant fin aux injustices épistémiques. C’est une contribution à la justice épistémique, qui consiste à reconnaître que chaque individu, chaque catégorie de personnes a la capacité de produire du savoir.

Ses objectifs :
Approfondir les questions épistémologiques, éthiques et méthodologiques que soulèvent les recherches participatives en croisement des savoirs avec des personnes en situation de pauvreté ;
Questionner jusqu’à supprimer la hiérarchie entre les différents savoirs, en interrogeant les critères de validation et de légitimité des savoirs, dans la lignée des épistémologies radicales ;
Soutenir la production et la diffusion de recherches qui font entrer en dialogue, à toutes les phases, ces différents savoirs, en France et à l’international ;
Faire reconnaître et valider les nouveaux savoirs qui sont issus de ces recherches et les capitaliser ;
Contribuer au développement d’agir ensemble de tou.te.s.

Sa mise en œuvre :
L’espace collaboratif est constitué de chercheur.e.s académiques, de praticien.ne.s, de personnes en situation de pauvreté soutenues par une association. L’organisation en groupes de pairs, permet à chacun.e de formaliser et de partager librement et en sécurité avec ses pairs ses expériences, ses connaissances et ses questions, afin d'élaborer un savoir, un cadre d’interprétation et un questionnement collectifs et propres à son groupe, avant de le confronter à celui des autres groupes.
Le travail en groupes de pairs se fait selon une temporalité et un calendrier propres à chacun des groupes. Il sert de base au croisement des savoirs qui a lieu lors des journées plénières.

Un comité pédagogique, composé de représentant.e.s des différents partenaires, assure l’animation des groupes de pairs, joue un rôle de médiation entre les questionnements et analyses émergeant dans chaque groupe de pairs et assure la coordination et l’animation des journées en croisement des savoirs

Ses productions :
Durant 3 ans, sept journées de plénière ont permis de faire émerger et de mettre au travail trois thèmes en particulier :
1. « Mixité/non mixité (les groupes de pairs) dans les recherches participatives avec des personnes ayant l'expérience de la pauvreté et/ou de l'exclusion»
2. « Co-production jusqu’au bout des recherches participatives avec des personnes ayant l'expérience de la pauvreté et/ou de l'exclusion »
3. « Critères d'évaluation des recherches participatives avec des personnes ayant l'expérience de la pauvreté et/ou de l'exclusion »
Les résultats ont été présentés ainsi que de nombreuses questions soumises à approfondissement lors du colloque des 15 et 16 novembre derniers à la Maison des Sciences de l’Homme Paris Nord.

Le travail mené par l’espace collaboratif constitue en lui-même une pratique émergente de recherche dans un contexte où la pauvreté s’impose comme un élément-clé des crises auxquelles nous sommes actuellement confrontés. Intégrer ce type de pratique et ses résultats à la recherche et à la formation en travail social soutiendrait l’élaboration de réponses éthiques adaptées.

Mots clés :

Co-construction, Épistémologie, Pauvreté

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