Crises silencieuses. Le cas d’adultes TSA-HP, porteurs de différence invisible.
Année : 2023
Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...
Auteur(s) :
CHAUDET VINCENT (France) – v.chaudet@arifts.fr – Chercheur
Résumé :
L’autisme de haut niveau, autrement dénommé, jusqu’en 2013 « syndrome d’asperger » (Attwood, 2003), plus récemment désigné sous l’appellation de « trouble du spectre autistique associé (TSA) à un haut potentiel (HP) » (DSM-5), est une affection d’origine neurobiologique qui comporte une diversité d’incidences cognitives, comportementales et relationnelles. Intégré aux TSA, il est situé à l’extrémité du « continuum autistique ».
En tant qu’expériences limites (Ricœur, 1975) ou situations extrêmes (Fischer, 1994) vécues par les personnes concernées, l’autisme de haut niveau présente des analogies avec des situations de crise. Concernant les pratiques d’intervention sociale, d’aide et d’accompagnement, si les travailleurs sociaux ou les soignants ne possèdent pas de grille de lecture adaptée spécifiquement à ces personnes, pour mieux les comprendre, alors les manifestations de ce trouble resteront indétectables ou bien confondues avec des symptômes de pathologies.
Dans un premier temps, notre communication apportera une définition synthétique permettant de comprendre les spécificités de cette affection particulière et persistant tout au long de la vie, de l’enfance à l’âge adulte. Nous reviendrons ensuite sur le fait que l’approche de cette différence invisible (Dachez, 2016) présente des étrangetés et des contradictions : coexistence de déficiences relationnelles vs haut potentiel intellectuel ; personnes très réceptives à leur environnement VS cherchant à s’en isoler ; personnes dotées d’une intelligence hors du commun VS manquant de pertinence et d’à-propos dans les discussions courantes… Comment dès lors se comporter « autrement » avec ces personnes pour qu’elles potentialisent leurs qualités et compte-tenu aussi de leur vulnérabilité particulière ?
Notre réflexion se poursuivra avec la présentation de résultats issus d’une enquête récente, de type clinique (Revault D’Allonnes, 1989) menée par entretiens qualitatifs (Chauchat, 1985) auprès d’adultes concernés auprès de qui nous avons cherché à connaître divers aspects de leur expérience singulière lié à ce « handicap », ce qui les aide ou les entrave et ce qui a pu constituer pour eux un moment décisif et crucial (définition littérale de la crise) au moment de la pose leur diagnostic. Ce diagnostic a-t-il été, ou non, facteur de prise de conscience et de transformation de leur existence ?
Nous dégagerons de l’analyse de leur expérience d’usage des connaissances à des fins d’enseignement ou de conseil auprès des travailleurs sociaux. Les résultats obtenus devraient permettre au final d’élaborer des propositions pouvant instruire les pratiques en termes de précautions relationnelles à opérer en faveur de nouveaux comportements plus appropriés envers ces adultes différents, mais aussi lors des accompagnements des plus jeunes et des enfants.
Mots clés :
Intervention sociale et travail social, Santé mentale, Conscientisation, Autisme de haut niveau, Syndrome d'Asperger, Haut potentiel, Expérience limite
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