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Considérer la vieillesse comme une crise : âgisme ou opportunité ?

Année : 2023

Thème : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Type : Recherche : orientée vers la pratique, action, évaluative...

Auteur(s) :

PALAZZO Clothilde (Suisse) – clothilde.palazzo@hevs.ch – Enseignant ou formateur

Résumé :

Cette proposition de communication s’inscrit dans l’axe 1, elle se base sur une recherche en cours qui vise à comprendre comment les personnes âgées de 80 ans et plus peuvent continuer à vivre dans un territoire de montagne en analysant les ressources mises en œuvre ou existantes et les difficultés affrontées. Comme le mentionne l’encarté de l’appel à communication, la crise peut prendre différentes formes. Avoir 80 ans ou plus peut représenter dans la tête des personnes concernées, de leur entourage et des acteurs ou actrices du territoire « un moment crucial d’un processus incertain » notamment face à des risques de vulnérabilité ou au contraire devenir « le milieu, la norme de leur existence » face à une vie qui se déroule sans encombres. Partant de là, cette communication vise à répondre à la question suivante : dans quelle mesure la grande vieillesse peut-elle être associée à une crise ?
Dans un premier temps, je dessinerai les enjeux théoriques de la vieillesse en montagne, être une personne de 80 ans et plus ne saurait se réduire à l’âge chronologique et statutaire (Rennes 2019). Les recherches montrent que l’endroit où les personnes âgées habitent va avoir une influence sur leur qualité de vie notamment s’agissant de la mobilité ou de l’accessibilité des prestations disponibles (Höpflinger, Hugentobler and Spini 2019; Viriot Durandal et al. 2018). La qualité de vie perçue varie également en fonction de l’état de santé (Anchisi 2014), de l’existence des réseaux de sociabilité (Membrado and Rouyer 2013) et de la persistance de solidarités communautaires ou familiales (Suppa et al. 2020). De plus, les femmes et les hommes ne vieillissent pas de la même manière, les femmes ont moins de moyens financiers, plus de soucis de santé, moins de soutiens formels et plus de soutiens familiaux (Caradec 2012; Gucher 2020; Lalive d'Epinay and Spini 2008). Les hommes bénéficient de plus de soutiens professionnels, notamment pour les tâches habituellement dévolues aux femmes. En définitive, la vieillesse questionne les (re)constructions de la féminité et de la masculinité et leur ancrage au système de genre (Calasanti and King 2018; Charpentier, Quéniart and Mercè 2015). Dans un second temps, j’analyserai, sur la base des observations effectuées, des propos des personnes âgées, des personnels communaux et sociaux, s’il est possible et à quelles conditions de parler de la vieillesse comme une crise. Je tâcherai de dégager quels en sont les indicateurs, mais aussi quelles sont les marges de manœuvre, la liberté d’action et les stratégies d’autodétermination dont les personnes âgées se saisissent. Et dans un troisième temps, je terminerai par une analyse des pratiques émergentes en m’attelant aux questions suivantes : dans quelle mesure, la vieillesse redéfinit-elle les contours des politiques sociales et territoriales ? Et comment les personnes âgées elles-mêmes contribuent-elles à l’élaboration de pratiques émergentes ?

Mots clés :

Genre, Zone rural, Traitement social, vieillesse

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